La désobéissance civile
de Graeme Hayes, Sylvie Ollitrault

critiqué par Veneziano, le 16 février 2013
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
La contestation non violente
Une loi, une réglementation s'avèrent contraires à des valeurs supérieures, un ordre donné est manifestement illégal, l'Etat de droit se trouve travesti sous une forme autoritaire : pour y réagir, le recours à la désobéissance civile consiste, pour les citoyens, ou ceux en marge de la société, à commettre une pratique illégale, mais non violente, pour mieux souligner le caractère répressif et l'illégalité supérieure des pouvoirs publics.
Dans l'histoire, les domaines privilégiés d'intervention de la désobéissance civile ont été l'égalité raciale, l'accès à la contraception et l'avortement, comme leur refus, la protection de l'environnement et la lutte contre les organismes génétiquement modifiés (OGM) et le soutien aux populations immigrées par l'opposition au durcissement de la législation sur leurs entrée et séjour sur le territoire national.

Cette batterie d'actions est à manier avec précaution : l'intérêt moral pousse à agir, en continuité, sur la durée, en bannissant la violence, mais en commettant, et à répétition, donc par récidive, des actes illégaux. Cet engagement est donc éminemment politique, et dangereux pour leurs auteurs, malgré le caractère pacifique, et néanmoins a priori contestataire, de leur prise de position.
Il s'agit donc d'un instrument non défini précisément, en ce qu'il est justement placé en marge du droit, de nature politique, à caractère à la fois pacifiste et sulfureux formellement. Il est évoqué le mouvement des Indignés, la référence réactualisée, probablement de manière hyperbolique et dénaturée, à la Résistance, sans faire allusion au mouvement originel et à ses actions.

Le sujet est passionnant et intrigant, par ses frontières mouvantes. Il interroge les limites et les modes de protection des libertés fondamentales. Il est à conseiller.