Un anarchiste
de Joseph Conrad

critiqué par Pucksimberg, le 5 février 2013
(Toulon - 44 ans)


La note:  étoiles
Conte désespéré
Cette nouvelle de Joseph Conrad est un véritable conte désespéré ! Un jeune homme de 25 ans est condamné au bagne en Guyane pour avoir proféré des termes inacceptables : "Vive l'anarchie !". Termes employés après absorption d'alcool. Telle une machine infernale, ce pauvre être sera privé de liberté et ne pourra rien faire pour redevenir pleinement maître de son destin. Il parviendra à s'évader du bagne, mais ce sera pour mieux tomber entre les griffes du gérant d'une multinationale, spécialisée dans la production de viande. Il pourrait démissionner, s'enfuir, que nenni !!! Son nouveau tyran ne cesse de l'appeler "l'anarchiste", ce qui le condamne fatalement.

Ne pensez pas que je vous ai révélé tout le contenu de la nouvelle car les éléments mentionnés ci-dessus sont donnés au lecteur dès le début du texte.

Paul, le héros de ce conte désespéré, est un héros tragique, condamné dès le début, prisonnier de sa propre existence par le regard de l'autre. Il n'est qu'un anarchiste. Cette impuissance révolte et permet à Conrad de critiquer les méthodes publicitaires et ces grandes entreprises. Les éditions des Mille-et-une-nuits ont intégré un texte de Pierre-Julien Brunet très intéressant dans lequel sont tissés des liens entre cette nouvelle et d'autres oeuvres littéraires. De plus, l'auteur de ce dernier texte propose une autre lecture de cette nouvelle, plus métaphorique et originale.

Un court texte tragique et troublant dans lequel la société fait d'un simple ouvrier un parfait monstre.