Batman Dark Knight, l'intégrale
de Klaus Janson (Dessin), Frank Miller (Scénario et dessin), Lynn Varley (Couleurs)

critiqué par Jean Loup, le 21 janvier 2003
(Vaulx en Velin - 51 ans)


La note:  étoiles
L'oeuvre culte sur Batman !
Gotham City est une cité sombre et dangereuse, où les crimes sont innombrables et où chaque pas peut être le dernier. Cette ville est aussi celle de Batman, justicier traumatisé par l'assassinat de ses parents qui a déclaré la guerre au crime sous toutes ses formes.
Batman est devenu une légende et n'est pas réapparu en public depuis dix ans. Les plus jeunes des habitants de Gotham doutent même qu'il ait un jour existé. Le milliardaire Bruce Wayne a su préserver le secret autour de son identité de super héros, et vit désormais comme n'importe quel quinquagénaire fortuné.
Mais un jour, les vieux démons de Wayne reprennent le dessus. Face aux actes criminels de plus en plus nombreux et à l'émergence du gang des mutants, Batman refait surface. La légende renaît, mais sous les traits d'un homme qui n'a pas loin de soixante ans ! Ce retour à l'action pourrait bien être fatal à Bruce Wayne... Dark Knight est une oeuvre culte, une référence incontournable pour les amateurs de comics. Sortie en 1986 chez DC, elle a connu plusieurs éditions françaises (en quatre tomes chez Zenda notamment) et est aujourd'hui disponible en édition intégrale aux éditions Delcourt. Avec Dark Knight, Miller a atteint le sommet de son art dans le domaine des super héros ; il allait ensuite magnifier le polar avec sa série Sin City. Mettre en scène un Batman vieillissant, s'interroger sur son action (se faire justice soi-même est-il acceptable ?) à travers les débats des médias, mettre un terme à l'histoire de plusieurs personnages essentiels de l'univers de l'homme chauve-souris : Miller a d'emblée fait de sa BD un titre à part dans la longue série des aventures de Batman. Le scénario est excellent. Miller a un sens aigu de la mise en scène et brosse des personnalités attachantes et fascinantes. On retrouve de nombreux personnages (le Joker, Harvey Dent, Gordon, Superman...) qui sont souvent éclairés sous un jour nouveau. Le trait est original et efficace, mais il est presque effacé par la qualité de l'intrigue. Aucun lecteur de comics ne peut faire l'économie de Dark Knight qui a su s'imposer comme une oeuvre de référence, qui se lit et se relit avec le même bonheur.
La fin 7 étoiles

« À l’époque.
Il n’y a pas si longtemps.
Nous avions des héros. »

On suit un Batman vieillissant, qui reprend le costume, avec les médias et la police contre lui.

On me parle souvent de révolution pour cette bande dessinée et Année Un, mais il faut croire que Frank Miller ne touche pas de touche pas de corde sensible à mon endroit. Ce qui est le plus intéressant, c’est la critique, la satire politique (inspirée un peu des attentats du 11 septembre 2001) et des médias, mais j’ai trouvé ça en général décousu et surtout non subtil. Je croyais que c’était la bande dessinée qui donnait un souffle sérieux à la franchise, mais je trouve que c’est plus de la caricature. Et le nouveau Robin qui se bat avec un lance-pierre vraiment ? Je n’ai pas accroché du tout. De bons moments, quelques bons instants dramatiques (avec Superman et la fin des héros, le nouveau commissaire...), mais ce n’est pas vraiment mon genre. Pour Batman, j’ai préféré Un long Halloween, The Killing Joke, L’asile d’Arkham... Peut-être que The Dark Knight Returns pose plus d’interrogations sur la société et les personnages, mais je n’ai pas trouvé que c’était fait avec grand doigté.

Nance - - - ans - 15 janvier 2013


Le retour du chevalier noir 10 étoiles

Après sept ans d'absence, Batman remet son costume pour combattre à nouveau le crime. Cependant, Batman est vieillissant. Il a maintenant 55 ans. Les choses ne sont plus comme avant. Il n'est plus aussi rapide, agile et athlétique que par le passé. Il doit faire face au gang des mutants et quelques uns de ses anciens ennemis. Il n'aura comme assistance seulement qu'un nouveau Robin et Alfred.

Lors de sa sortie en 1986, cette BD a complètement réinventé le personnage. Depuis les années soixante avec le Batman d'Adam West. La série avait beaucoup perdu de son sérieux et s'adressait trop aux enfants. Miller lui a donc donné un nouvelle vie en revenant à un Batman plus sombre et plus violent. Un autre attrait de cette BD est l'âge de Bruce Wayne. Il est dans la mi-cinquantaine et il sort d'une retraite de 7 ans.

Il y a aussi le côté critique des médias qui est bien. Au début, ils veulent le retour de Batman pour aider les policiers débordés par le crime. Lorsqu'il revient, il est traité par ces même médias qui voulaient son retour comme un paria de la société. À la fin, ils lui rendent un vibrant hommage. C'est exactement comme ça que sont les médias aujourd'hui. Comme quoi rien n'a changé en 25 ans.

C'est une BD que tous les amateurs du genre doivent lire.

Exarkun1979 - Montréal - 45 ans - 7 novembre 2012


un chef d'oeuvre qui ne plairas pas à tout le monde 9 étoiles

Frank Miller a révolutionné par 2 fois le personnage du chevalier capé (caped crusader): Avec Batman year one et Batman Dark Night(1&2).

Où year one présentait la genèse et un jeune Bruce Wayne ce Dark Knight parle d'un vieillard de 60 ans qui a mal à ses rhumatisme lorsqu'il tatane du méchant et a des problèmes cardiaques.
Avec ce récit sur Batman Miller y présente la superficialité de la société américaine notamment à travers les médias et les "effets de mode" des voyous, le manichéisme boy scout d'un Superman qui en prend plein la tête en s'opposant à Batman. La narration à travers les informations ou publicités TV est habilement (et outrancièrement) utilisée.
Une histoire sombre qui apporte une réflexion sur la violence des grandes cités, Batman est bien sûr le vengeur qui répond à la violence par la violence, qui s’approprie cette violence pour en faire la justice. Très parti républicain américain (les tendances de l'auteur) dans ses thèmes il représente pourtant les deux aspects et tel un Charles Bronson vengeur Batman va en mourir tellement ses choix le mettent en disgrâce face au politiquement correct (représenté par un Superman recevant ses ordres d'un politique).

Un graphisme novateur et parfois déstabilisant si il ne l'est pas autant que pour le Dark Knight Return(DK2) mêlant infographie abstraite et pixelisée les planches de DK1 peuvent dérouter.

Magicite - Sud-Est - 46 ans - 14 septembre 2011


Nécessaire 10 étoiles

Tout à fait d'accord avec Jean-Loup, cette BD est nécessaire. L'histoire est très sombre mais très puissante. Elle vous prend à la gorge dès les premières pages sans vous lâcher...jusqu'à la fin.

Isegrin - - 44 ans - 27 janvier 2004