Le Fleuve de l'éternité, tome 4 : Le Labyrinthe magique
de Philip José Farmer

critiqué par Belial, le 3 février 2013
(Anvers - 45 ans)


La note:  étoiles
Accouchement dans la douleur
Philip José Farmer clôt avec Le Labyrinthe magique son cycle du Fleuve de l’Éternité, son œuvre la plus importante. Et pour cause, la résurrection générale de la totalité de l’Humanité (36 milliards d’êtres) le long d’un interminable fleuve, est une des idées les plus riches et les plus intéressantes que l’on ait vues dans la littérature de science-fiction.
Dans ce tome les personnages récurrents du cycle vont remonter jusqu’aux sources du Fleuve (non sans heurts) et tenter d’y trouver des réponses à leurs questions.
On retrouve plus que dans n’importe quel autre tome du cycle l’aspect « road-trip » inhérent à un récit fluvial. Avec la malheureuse conséquence qu’on s’y ennuie fermement par moments. Farmer retombe dans ses travers, à savoir une fâcheuse tendance à se perdre dans de multiples digressions à détailler des passages ou des personnages sans intérêt. Les spéculations théologiques de la fin du roman n’y changeront rien, voilà une idée lumineuse de SF qui se finit en queue de poisson.
Rien de magique… 6 étoiles

Ressuscité dans le monde du Fleuve Eternité, Hermann Goering ressent le besoin de se racheter de son passé nazi. Il s’est converti dans l’Eglise de la Seconde Chance. Il est même devenu missionnaire pour le compte de son fondateur, La Viro ou Gillot de son véritable nom. C’est un métis de père canadien francophone et de mère peau-rouge. Lui aussi a pu rencontrer un Ethique qui l’a un peu initié aux mystères de la planète. Tout serait parti de la volonté d’extra-terrestres disposant de moyens techniques et de connaissances scientifiques sans commune mesure avec celles des humains. « L’aménagement de ce monde et votre rappel à la vie ont exigé à eux seuls, la mise en œuvre de moyens qui dépassent votre imagination », lui a-t-il dit. Mais quel est le but véritable de cette expérimentation ? Les humains s’inquiètent d’autant plus que tous les champignons distributeurs de nourriture d’une des rives du fleuve ne fonctionnent plus et que les résurrections successives ou à répétition semblent avoir cessé. Pour eux, il est grand temps d’agir…
« Le labyrinthe magique » est le quatrième et avant-dernier tome de la saga de science-fiction historico-philosophique « Le Fleuve de l’Eternité ». La lassitude et même une certaine forme d’ennui peuvent gagner le lecteur qui a patienté jusque-là pour avoir la clé de l’énigme. Le premier tiers du livre n’est qu’un long rappel des épisodes précédents. Puis l’action reprend avec une nouvelle bataille navale, de nouveaux combats aériens et une troisième prise d’assaut de la fameuse Tour des Ethiques. Pour ne pas déflorer la chute de cette histoire qui aurait très bien pu ne comporter qu’un seul et unique volume, nous nous contenterons de dire qu’elle est fort décevante et qu’elle n’a rien de magique et encore moins de mystique ou de philosophique. Farmer n’a pas su s’extraire d’un matérialisme plat avec une histoire controuvée de dissidence au sein des Ethiques doublée d’une affaire d’ordinateur aussi mourant que capricieux, histoire de ménager un relatif suspens. Il va falloir pas mal de patience et même une certaine forme de masochisme pour s’infliger le 5ᵉ et dernier tome !

CC.RIDER - - 66 ans - 22 mai 2021