L'Ambassadeur
de Jef Geeraerts

critiqué par Saint-Germain-des-Prés, le 20 janvier 2003
(Liernu - 56 ans)


La note:  étoiles
Tel est pris qui croyait prendre
Louis De Kesel, ex-ambassadeur belge, ne peut se contraindre à abandonner les avantages liés à son ancienne fonction : prestige, argent, pouvoir, valorisation, voiture avec chauffeur et drapeau, .
Il a choisi de vivre au Laos entouré de deux serviteurs, Ba Pe pour le ménage (chauffeur à ses heures) et San San pour la cuisine.
L'ex-ambassadeur les soumet régulièrement à son humeur de tyran capricieux et irascible.
Charmant personnage que cet ambassadeur !
Réfugié dans son salon, il passe quelques moments chaque matin à visionner des vidéos d'événements atroces et réels : bombardements au Vietnam ou autre scène de guerre.
Quelle jouissance lui procure la domination écrasante des puissants sur les faibles, ensanglantés, mutilés !
Ou alors, plutôt un snuff movie.
Vous savez, ces vidéos où l'on voit de réels meurtres, filmés pour la circonstance et vendus à prix d'or…
De quoi passer une bonne journée !
Et hop, on remet tout ça sous clé…
Sauf qu’un jour, il oublie de ranger la clé qui finira dans les mains de San San.
A ses moments perdus, notre ambassadeur peut aussi se transformer en trafiquant.
Imitations d’Ïuvres d'art ou amphétamines, tout est bon à prendre dès qu’un substantiel bénéfice en résulte.
Et voilà, en ayant lu ceci, vous savez à peu près tout du livre.
La trame est donc mince.
C'est déjà pas drôle mais quand vous ajoutez les scènes d'atrocité détaillées, les snuffs, les descriptions de photos de torture, la sexualité détraquée d’un pervers, vous êtes au bord de l'écœurement.
C’est malsain !
Et lorsque tout explose à la figure de ce fou, on ne peut même pas s’en réjouir car ce qu'il a à subir nous a révolté, répugné, pendant tout le livre.
Je m’interroge encore sur l'intérêt de ce livre, de cette histoire.
La relation entre les deux domestiques est rafraîchissante dans toute cette horreur.
Le contexte que constituent les croyances laotiennes ou birmanes est intéressant.
Mais le reste ?
Berk !
Ma déception s'explique aussi par le fait que j’avais beaucoup aimé « Les oiseaux de nuit » du même auteur, plein de poésie, de naïveté et d'humour…
On est aux antipodes !.