Le soleil n'est pas pour nous
de Léo Malet

critiqué par JEANLEBLEU, le 27 janvier 2013
(Orange - 56 ans)


La note:  étoiles
Un soleil gris-noir !
Ce roman noir (le deuxième de la fameuse trilogie noire de Léo Malet ; ces 3 romans étant totalement indépendants les uns des autres peuvent se lire dans n'importe quel ordre) est fabuleux.
Ce roman raconte le destin d'André Arnal un gamin de seize ans, orphelin, qui vit solitaire dans la misère à Paris en 1926. Son petit monde est essentiellement constitué d'ados qui sont dans la dèche comme lui. La société de l'époque (police, justice, ...) ne plaisantait pas avec le vagabondage...
Mais le ton ne se complaît pas dans le misérabilisme et le héros qui raconte l'histoire à la première personne n'est dénué ni d'intelligence, ni d'humour, ni de poésie, ni d'un faible espoir de s'en sortir (même s'il affecte souvent d'être fataliste). Le fait que les principaux personnages soient des adolescents donne un angle vraiment particulier à cette description de la misère dans Paris à l"époque (mais est-ce que tout a vraiment changé ? Ne reste t'il pas des cas similaires aujourd'hui ?).
Le style est quand à lui fabuleux. On y retrouve les caractéristiques de Léo Malet : un mélange de français soutenu et d'argot, de l'humour et de la poésie (sur la grisaille, voire la noirceur, de cette misère).
De ci de là percent quelques pointes racistes (contre les algériens) qui gênent mais qui correspondent au contexte de l'époque et que l'on retrouve parfois chez Léo Malet. Néanmoins, les personnages de Léo Malet ne sont jamais manichéens et tous sont à la fois victimes et bourreaux.
A lire absolument.
Léo Malet l'anarchiste se lâche 10 étoiles

Approuve à 99% la critique 5 étoiles de JEANLEBLEU.

Léo Malet trouvant que ses polars (Nestor Burma) étaient ce qui le faisait vivre, il décide de se libérer d'une énigme bien ficelée qui aboutit à la résolution de celle-ci, nous rassurant en nous faisant penser que nous pouvons dormir bien tranquillement, puisque la police résout les sales histoires et boucle les sales assassins.

Dans la Trilogie noire, plus de morale, mais une mise à jour des pulsions humaines quelles qu'elles soient.

Une grande découverte! Un vrai régal de noirceur!!!

Les deux autres titres de cette trilogie :
- La vie est dégueulasse
- Sueurs aux tripes

Henri Cachia - LILLE - 62 ans - 26 août 2019