Pourquoi être heureux quand on peut être normal ?
de Jeanette Winterson

critiqué par Dranac, le 6 janvier 2013
(Lectoure - 75 ans)


La note:  étoiles
Pour qui la liberté est à conquérir.
Présentation de l'éditeur
Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? Étrange question, à laquelle Jeanette Winterson répond en menant une existence en forme de combat. Dès l'enfance, il faut lutter : contre une mère adoptive sévère, qui s'aime peu et ne sait pas aimer. Contre les diktats religieux ou sociaux. Et pour trouver sa voie. Ce livre est une autobiographie guidée par la fantaisie et la férocité, mais c'est surtout l'histoire d'une quête, celle du bonheur. "La vie est faite de couches, elle est fluide, mouvante, fragmentaire", dit Jeanette Winterson. Pour cette petite fille surdouée issue du prolétariat de Manchester, l'écriture est d'abord ce qui sauve. En racontant son histoire, Jeanette Winterson adresse un signe fraternel à toutes celles - et à tous ceux - pour qui la liberté est à conquérir.



C'est un livre qui se lit facilement. Souvent, les livres autobiographiques sont ennuyeux, et ne concernent que l'auteur, sans réelle écriture ; là, une belle écriture où chaque phrase est un message universel que chacun peut entendre, s'il veut écouter.
Un livre qui peut faire grandir !
Un titre énigmatique 8 étoiles

C’est d’abord le titre qui m’a poussé vers ce roman. La normalité érigée en vertu présidentielle n’a rien à voir avec cette attraction pour le titre. Non, mais prétendre à la normalité quand on estime que le bonheur est peut-être trop éloigné du possible, peut s’avérer être une placidité adéquate au un monde difficile dans lequel nous évoluons.

Ce n’est pas, à proprement parler, l’objet de ce roman autobiographique. Il évoque Jeanette Winterson elle-même, son enfance de petite fille adoptée par un couple où la mère sans l’être reste l’Etre humain le plus marquant. Cet auteur qui, tout en se construisant en contre, mesure à quel point cette marâtre aura été à la source de sa passion littéraire, de sa capacité à résister et à se battre pour choisir elle-même les contours de son avenir devenu présent. C’est ce rapport tendu et conflictuel parfois, sans pourtant nier une tendresse filiale qui se révèlera clairement quand la narratrice reprendra contact avec sa génitrice.
Cette mère adoptive, Jeanette lui doit beaucoup. Tout ? Je n’aurai pas cette affirmation, mais même l’identité sexuelle de l’auteur n’est pas parfaitement déconnectée de cette relation.
Mené avec un humour britannique délicieux, ce roman nous emmène dans l’intime de l’auteur mais nous y conduit aussi par la passion du lire et du livre qui guide celles et ceux qui pratiquent cet exercice de la critique.

Un très bon moment de littérature qui invite à découvrir ce qui fit le renom de l’auteur, un roman à l’autre titre troublant : « Les oranges ne sont pas les seuls fruits ». Tout un programme.

Monito - - 52 ans - 20 mars 2013


Mères indignes 8 étoiles

Je me souviens avoir lu ce livre en néerlandais pour m'exercer.
Je n'ai pas compris pourquoi l'auteure a été "adoptée"par cette femme qui était mentalement malade au point de faire souffrir cet enfant jusqu'à son adolescence en prétextant la rigueur imposée par sa religion!
De plus son compagnon est resté passif!

J'admire le courage et la volonté de survivre de la part de cet enfant. La ténacité de l'adolescente sauvée par les livres!
Etonnant aussi le fait qu'elle soit devenue lesbienne après avoir été meurtrie par une démente.
Jeannette Winterson est un magnifique exemple de survie après une enfance saccagée!
Chapeau!

Donatien - vilvorde - 81 ans - 7 janvier 2013