Fermeture éclair
de Carl Aderhold

critiqué par CHALOT, le 3 janvier 2013
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
Conte social humaniste

Tous les jours des entreprises ferment...Très rarement parce que le patron connaît des difficultés insurmontables. Il s'agit là souvent du choix de la direction, voire des actionnaires qui savent faire connaître leurs choix : il faut dégager encore plus de bénéfices et la délocalisation est la pierre angulaire des gains pour ceux qui détiennent les leviers.
Ce roman raconte l'histoire malheureusement »banale » d'une fermeture d'usine près d'Alençon...Personne n'est au courant ou presque jusqu'à cette réunion provoquée par le directeur qui annonce un plan de licenciement...Ils seront tous jetés....
Laurent est un ouvrier ordinaire, pas meneur du tout, plutôt effacé qui va subitement se retrouver propulsé à la tête de la révolte....Des conflits révèlent parfois des cadres naturels du mouvement qui avant le déclenchement d'un conflit sont ordinaires voire même au second plan.
Laurent se révolte et prend la tête de la contre attaque des salariés qui séquestrent le directeur et exigent que la boîte verse à chaque ouvrier licencié une somme de 50 000 € …
Rien n'est simple...Des promesses de patron pris à la gorge n'engagent que ceux à qui ont les fait !
Le départ du domicile conjugal de sa femme et l'éloignement de son fils ne ralentissent pas les envies de Laurent d'en découdre et d'obtenir une réparation collective.
L'histoire quelque peu classique prend une tournure extraordinaire puisque l'équipe des ouvriers révoltés décide de disputer la coupe du monde de football des sans-emploi...
Un nouvel acteur surgit, c'est le Conseil Général qui est de fait à l'initiative de cette coupe, ce qui lui permet de faire dorer son blason et de satisfaire ses amis politiques, voire économiques...Pendant que les foules se précipitent pour communier avec une équipe, elles oublient leur quotidien !
C'est un roman fort sympathique, qui se lit très facilement....
Ne cherchez pas ! Ce n'est pas le livre du siècle mais un livre bien écrit, un conte social humaniste qui fait sourire...Quant au dénouement il faut attendre le dernier chapitre.....
Que demander d'autre en ces temps difficiles : de la fantaisie et un peu de rêve dans un ciel peu serein !

Jean-François Chalot