La légèreté française
de Nicolas Bréhal

critiqué par Lecassin, le 30 décembre 2012
(Saint Médard en Jalles - 68 ans)


La note:  étoiles
Entre féminisme et étiquette...
Comme Isabelle Huppert qui signe la préface de cette courte pièce de théâtre en un acte, j'ai découvert Nicolas Bréhal avec "Les étangs de Woodfield ", puis , pour ma part, viendra « La pâleur et le sang »… et une découverte. Ce Nicolas Bréhal, que peu connaissent a bel et bien quelque chose de particulier : une prose classique, sans être désuète, aérienne…très belle.
Le hasard vient de me faire découvrir sa seule pièce de théâtre publiée en 2002 , posthume, donc… Une bien étrange pièce.
Nous sommes à Versailles à l'été 1783, un jour d'orage, dans un des cabinets particuliers de Marie-Antoinette, Reine de France, où l'attend Elisabeth Vigée-Lebrun, la portraitiste officielle de la cour, pour la dernière séance de pose de l'un des plus célèbres portraits de la Reine.
On assiste à un dialogue à huis clos entre les deux femmes si semblables et si différentes à la fois, du fait de leur condition sociale respective.
Une conversation à bâtons rompus où l'on apercevra, si on est attentif, l'ombre de Fersen, visiteur quasi quotidien et « ami intime » de la Reine. Une conversation de laquelle exhale comme un parfum floral, cette « légèreté française » qui sera tant reprochée à Marie-Antoinette ; elle l'Autrichienne…
Un texte remarquable de délicatesse !