Le Lion de Macédoine, tome 4 : L'Esprit du chaos
de David Gemmell

critiqué par Ayor, le 15 décembre 2012
( - 52 ans)


La note:  étoiles
Le lion de Macédoine : quatrième et dernier acte
Le quatrième et ultime volet de la série "Le lion de Macédoine" est un peu moins riche en action, et se concentre plus sur les complots, les manœuvres politiques, et le combat mené contre Kadminlos, l'esprit du chaos.

Le découpage des éditeurs français est étonnant car au début de ce tome, l'on assiste à la fin des aventures du précédent pour redémarrer quinze années pus tard alors qu'Alexandre a pris le pouvoir et continue l'expansion entreprise par son père, Philippe.
Le général en chef des armées de la Macédoine, Parménion, certes vieillissant mais toujours vaillant et fin stratège, continue de servir loyalement son souverain Philippe, puis son fils Alexandre, toujours aux prises avec l'esprit noir qui l'habite. C'est l'occasion également pour lui d'établir le bilan de son existence, de faire son introspection et de donner un sens à sa vie alors qu'approche inéluctablement le crépuscule de sa carrière de combattant.

Avec ce cycle, David Gemmell nous immerge complètement parmi ces héros de la Grèce antique (qui pour la plupart ont réellement existé) et ces paysages magnifiques où se sont déroulés de sanglants et impitoyables combats.
Cette œuvre pour laquelle l'auteur s'est richement documenté, offre pleine et entière satisfaction, et donne envie de lire une autre belle série : "Troie".
"Il traversera le monde, ne laissant que des ruines sur son passage" 5 étoiles

Le jeune Alexandre, projeté dans un univers parallèle, est traqué par le redoutable Philippos, qui souhaite lui dévorer le cœur pour accroître ses pouvoirs. Tandis que Attalus, accompagné par un mystérieux guerrier masqué, tente d’assurer la protection de l’enfant, Parménion, qui a pris la tête de Sparte, s’apprête à affronter le tyran. Le général macédonien est bien décidé à vaincre Philippos malgré ses pouvoirs maléfiques qui semblent le rendre invulnérable...

Les amateurs d’action seront toujours comblés, car les affrontements en tout genre et les combats épiques (en particulier la bataille mettant en jeu les armées de Parménion et de Philippos) foisonnent encore au cours du récit. Le contexte politique et stratégique de la campagne de Perse est bien documenté et donne une dimension réaliste au récit.

Mais ce que l’on ressentait déjà dans l’épisode précédent s’affirme un peu plus. Le rythme marque un peu le pas, à l’image des personnages principaux vieillissants. Nos héros s’interrogent en effet beaucoup sur le sens de leur vie, et portent un regard désenchanté, voire amer, sur la guerre et ce qu’elle engendre. Comme un miroir cruel, la jeune garde montante, assoiffée de gloire vaine et d’ambition, pousse ses aînés vers la sortie.

D’ailleurs le point de vue de Gemmell à propos d’Alexandre est sans complaisance. L’auteur n’évoque pas ou peu la légende dorée, l’Alexandre porteur de rêve, le fondateur de villes. Il insiste au contraire sur la vanité de ses conquêtes, illustrée par ce propos de Mothac l’ami de Parménion, à propos du prince macédonien : « Il traversera le monde, ne laissant que des ruines sur son passage ».

Ce dernier volet du Lion de Macédoine est à mon avis un cran en dessous des autres, un peu brouillon peut-être comme si Gemmell était dépassé par son sujet au moment d’aborder l’épopée d’Alexandre. Il n’en reste pas moins que cette ultime opus ne manque pas d’intérêts, et le récit brosse avec humanité et justesse les portraits fatigués de guerriers solitaires, n’ayant plus que leurs souvenirs lointains auxquels s’accrocher.

Fanou03 - * - 49 ans - 29 avril 2014