Ca m'agace !
de Jean-Louis Fournier, Jean Mineraud (Dessin)

critiqué par CC.RIDER, le 15 décembre 2012
( - 66 ans)


La note:  étoiles
On en redemande !
En une quarantaine de petits articles illustrés de dessins humoristiques, Jean-Louis Fournier nous présente à sa manière inimitable un inventaire à la Prévert de tout ce qui l'agace, l'énerve, l'ennuie, lui pourrit la vie. De la mite qui fait un gros trou sur le devant de son pull en cachemire au moustique qui l'empêche de dormir en passant par le désespéré qui se jette sous le TGV bloquant tous les passagers pendant cinq heures alors qu'il aurait pu choisir un train de marchandises. C'est amusant, décalé, plein de vérités pas toujours bonnes à dire comme : « J'aimais bien le préfet Poubelle, j'aime moins le préfet à Roulettes » ou « Pourquoi vous nous prenez pour des cons, Monsieur le Ministre ? » ou encore « Ne vous mettez pas à la place des gens intelligents, vous ne seriez pas à votre place. » Ca se lit en un rien de temps avec une grande délectation car c'est ciselé, plein d'humour et d'esprit, tout à fait dans la veine de « Mouchons nos morveux » et de « Les mots des riches, les mots des pauvres. » Ca pourrait sembler un peu jérémiade de vieux grognon, mais pas du tout. C'est présenté avec tant d'intelligence, d'élégance et de poésie qu'on en redemande.
Ce n'est pas triste 8 étoiles

Dans la vie, chacun doit subir de petites (ou grandes) choses qui agacent. Jean-Louis Fournier n’échappe pas à la règle. Il en a même confectionné un petit recueil. Voici le titre de certaines d’entre eux. Ce n’est pas triste, que du contraire : le ministre de la santé (2X), les gens heureux, la joueuse de karcher, les jeunes et les vieux, les guillemets, le gobelet en carton, l’ouverture interdite, la belle journée, le « pas du quartier, etc.

Catinus - Liège - 73 ans - 17 juin 2019


Une esthétique de l'absurde 6 étoiles

Ce roman assez drôle et étrange à la fois me fait penser à la littérature de l'absurde d'Albert Camus et Jean-Paul Sartre. À travers ces désagréments de la vie, Fournier questionne la société postmoderne qui se transforme peu à peu en piège. Un espace dystopique dans lequel on ne saurait vivre et sans lequel on ne peut vivre. Dès lors on ne peut que se plaindre. Cependant derrière ce pessimisme assez outrageant, se cache une volonté de changer et de vivre.

Tdk - - 30 ans - 28 février 2018


une oeuvre aussi sombre que contradictoire 4 étoiles

Ici, Jean-Louis Fournier écrit une sorte de recueil de lettres qui ont chacune pour visée de critiquer des coutumes simples de la vie tel que le "Bonne journée" dit par une caissière, ou juste le bruit prodigué par un scooter des mers.
Les accusations sont assez variées, vues d'une façon aussi sinistre les unes que les autres.

On peut croire à un livre humoristique grâce à l'anecdote de l'invasion de pigeons, ou le problème des boites à sardines.
Néanmoins, ce livre crée une ambiance toute autre que drôle car le narrateur critique ouvertement des problèmes de la vie auquel nous nous posons tous mais en l'aggravant.
Cela pourrait être intéressant si l'auteur approfondissait ses figures de style comme les métaphores, ou les chiasmes.
Seulement voila, comme beaucoup d'autres livres, "ça m'agace" veut se donner un genre révolutionnaire avec un narrateur exclu de la société et il se sent supérieur au reste du monde à penser que lui seul réfléchit. Ce genre de narrateur si commun dans la littérature qui critique tout pour se rassurer, parce qu'il ne sait vivre d'une façon heureuse. Il l'est tellement sombre qu'il finit même par voir des problèmes là où il n'y en a pas.(Par exemple, le problème des poubelles a roulettes)
D'une certaine façon, on peut dire que le narrateur est romantique. Romantique, mais avec le lyrisme en moins. Certes on y retrouve les caractéristiques comme la nature et l'erreur de la technologie, mais sans les grandes citations, nous font réfléchir et créent en nous des révélations.
Ses chutes ne sont pas vraiment des chutes puisqu'on s'y attend, et ses métaphores sont tellement peu appropriées et peu subtiles, qu'elles paraissent forcées comme celles d'un adolescent refoulé, qui se prendrait pour Victor Hugo, à écrire des phrases désespérées.

En outre, Mr Fournier écrit là une œuvre qui se veut divertissante et drôle, mais qui nous rend nostalgique et mélancolique.
C'est ce genre d’œuvres littéraires qui ont l’orgueil de nous prétendre que vivre est un supplice.
Mais, pensez-vous vraiment que la population va s'améliorer à être plus heureuse, si des livres pessimistes comme celui-ci nous rappellent toujours les points négatifs?

Eausauvage - - 55 ans - 28 juin 2013


Sympathiques billets d'agacement illustrés de dessins humoristiques, parfois drôle, parfois sarcastique ou encore, ou encore parfois... 8 étoiles

Biographie de l'auteur:

Voir onglet Biographie.

Quatrième de couverture en forme de billet d'introduction de l'auteur(Jean-Louis Fournier):

Il y aura toujours une mite dans ma commode, un moustique dans ma chambre, un camion devant moi, un serveur vocal pour me répondre, un humoriste qui ne me fait pas rire. Et un désespéré pressé, pour se jeter sous mon TGV. Je ne serai jamais content.

Mon avis:

+: Billets d'agacement, bien écrit, sympathique à lire, et nullement racoleur. Illustrations du dessinateur Jean Mineraud, bien faite, drôles, bien vues et sans prétention. Quatrième de couverture en forme d'introduction bien pensée et surtout bien écrite par l'auteur. Livre de qualité (page non cassante, dessins noir et blanc/couleur...).

-: Billets d'agacement déjà maintes fois lus chez d'autres romanciers, tel que Philippe Delerm, Joy Sorman, Régis de Sa Moreira ou encore Bertrand Guillot, Dommage. Billet trop succinct et pas assez travaillé à mon goût pour un auteur de cette qualité (Où on va Papa?, Poète et paysan, J'irai pas en enfer...). Première de couverture un peu banale, on aurait aimé voir un dessin plus évocateur du dessinateur Jean Mineraud.

En conclusion:

Jean-Louis Fournier, avec ce sympathique livre de billets d'agacement illustrés de dessins humoristiques de Jean Mineraud, nous plonge dans ces petits tracas quotidiens, qui se révèlent être, au fil des pages, un peu les nôtres. Même si le lecteur féru de billets humoristiques, ainsi que de chroniques quotidiennes, peut rester sur sa faim, il n'en reste pas moins attendri par le style, à la fois enfantin, moderne et aéré.

Bravo et merci à Jean-Louis Fournier et Jean Mineraud pour ce sympathique livre de billets d'agacement superbement illustrés.

Anonyme3 - - - ans - 3 janvier 2013


Une petite heure de... 10 étoiles

...d'humour, de poésie...et de vérités.

Que ce soient les animaux, les passants, les voisins ou le monde en général, Jean-Louis Fournier fait un inventaire des petits désagréments de la vie quotidienne avec énormément d'humour; situations tellement communes et variées qu'il impossible de ne pas s'y reconnaître dans un chapitre ou un autre.
Du moustique entêtant aux pigeons envahissants « (« Je vais aller chier dans leur nid »), des « nuisants » sonores comme la voisine au karcher ou l'inventeur du scooter des mers, ce « malfaiteur de l'humanité », on rencontrera quelques aphorismes délectables où même ce qui est inévitablement dramatique frôle le fou rire:
« Je vais mourir; je m'en doutais un peu. C'est une tradition dans la famille. Je crois que c'est héréditaire. »

Et, si ce livre ne fait que 185 petites pages, on n'en finirait plus de citer les phrases drôles, évidentes mais surprenantes.

A quelques jours de Noël, un sympathique clin d'œil à offrir, le petit « plus » qui fera mouche … et qui fera lire même les non-lecteurs!
Et puis le mot de la fin comme philosophie de la vie:
"On dit "bêtement" heureux. C'est pas si bête d'être heureux."
Merci Monsieur Fournier pour ce petit bijou d'humour!
(Et merci à CC.Rider pour me l'avoir fait connaître!)

Marvic - Normandie - 66 ans - 16 décembre 2012