Qui va payer la crise ?
de François Lenglet

critiqué par Veneziano, le 8 décembre 2012
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Le carcan des idéologies face à la crise
Personne n'a su prévenir et gérer la crise des années 1930, et le même scénario est revécu, en ce moment. La politique des petits pas, des consensus minimalistes, qui ne peuvent rien régler, ne font que reculer une échéance qui s'annonce d'autant plus sévère.
Les scéranii s'annoncent tous décalés, insuffisants ou à contre-temps. Ni l'euro-fédéralisme ni le repli sur les Etats-Nations ne sont la solution, le jeu des égoïsmes nationaux risquent d'accroître le fossé entre pays européens. Les contribuables sont rançonnés, et les rentiers s'apprêtent à être traqués.
L'Europe souffre de la concurrence fiscale et sociale, sans que l'unité monétaire réussisse à tout pallier, bien qu'elle estompe les effets de la crise.

Au final, ce livre tire certes un constat lucide et particulièrement sévère ; mais que nous propose cet oiseau noir ? Je ne vois guère de réelle solution. Il faudrait table rase du système économique et financier, mais par où commencer ? Je cherche encore ; je suis peut-être passé à côté des remèdes-miracles ici présentés, mais l'auteur semble dire qu'il n'y en aurait pas, aucun de raisonnable. Si l'état des lieux est certes dressé, cet ouvrage nous laisse au milieu du gué, alors que la rivière est en crue.
Lenglet et l'euro, ça colle pas 8 étoiles

Comme beaucoup, j’ai découvert François Lenglet à l’occasion de la campagne présidentielle France 2012, durant laquelle il interviouvait les impétrants au sujet de leur programme économique sur une grande chaîne. Précis dans ses questions, dubitatif devant les réponses apportées, tel était François Lenglet.

A lire ce petit ouvrage, on comprend son attitude dubitative : car ni les solutions préconisées par ceux qui veulent plus d’Europe, ni celles vantées par leurs opposants ne trouvent grâce à ses yeux. On est dans une m…. noire et pas prêts d’en sortir ! (« l’union monétaire est une maison en feu sans issue de secours », écrit-il, citant un expert).

M. Lenglet explique fort bien comment nous en sommes arrivés là, assez lucidement, en égratignant largement la classe politique qui nous a conduits dans ce gouffre à milliards qu’est la crise de l’Euro. Il nous explique aussi fort bien pourquoi nous n’en sortirons pas sans dommage. Ce qu’il préconise est assez simple, tout compte fait : on ne peut pas sauver ET l’Euro, ET la Grèce l’Espagne l’Irlande, ET les créanciers. Il va falloir balancer quelque chose par-dessus la nacelle. Reste à savoir ce que les politiques vont sacrifier (pour l’instant, c’est assez clairement l’Euro et les créanciers qu’ils cherchent à sauver, nos chers élus…)

Guigomas - Valenciennes - 55 ans - 18 mars 2013