En Patagonie avec Michel Houellebecq
de Juremir Machado da Silva

critiqué par Catinus, le 25 novembre 2012
(Liège - 73 ans)


La note:  étoiles
Le phantasme du bout du monde

Le professeur-journaliste-écrivain brésilien Juremir Machado Da Silva et son épouse Claudia invitent Michel Houellebecq pour un séjour en Patagonie. Tous trois vont partager avec la nature de ce phantasme du bout du monde, dresser, par exemple, un bestiaire comprenant les pingouins et les loups-marins. Ils admirent les glaciers, Ushuaia, parlent littérature, des auteurs et des écrivains ; de l’art, des femmes et des filles ; de Dieu, de la vie, de la mort, de la politique, du passé du présent de l’avenir, … ; le tout autour d’une ou deux bouteilles de vin « richissime «.

Un récit de voyage, passablement intello (mais pas trop quand même), hyper agréable et empli d’humour, semblable à un excellent apéritif. Un trip qui s’est déroulé en 2007, traduit en français et publié en 2011.

A consommer sans modération !

Extraits :

- Claudia dit à propos de Houellebecq : il est triste comme un chiot./
– Extension du domaine de la lutte est le livre le plus triste que j’ai lu de toute ma vie.

- Cette scène deviendra un rite. Aussi routinier que son habitude de tenir sa cigarette entre le majeur et l’annulaire ou de tenir son mouchoir roulé en boule comme si c’était une « doudoune » de bébé

- La grande contribution de Michel Houellebecq à la littérature serait la revalorisation du point-virgule.

- Michel Thomas. Thomas est le patronyme de Michel Houellebecq.

- « Tes livres sont-ils autobiographiques ? »
« - Non, si je compare avec ce dont je me souviens des pages de mes livres, je ne trouve pas beaucoup de choses en commun. (…) Même quand il en existe, elles sont tellement modifiées qu’elles en deviennent presque le contraire «

- Les gens ne lisent pas quelqu’un parce qu’il est le meilleur, mais parce qu’il est le seul dans son genre.

- Je suis contre le retour de toutes les religions. En même temps, pourtant, je trouve triste de ne pas croire en Dieu. (…) Les gens qui croient sont plus heureux.

- Le football est un substitut de la guerre.

- « - J’ai peur de la mort »
« - Sois tranquille, elle prévient toujours avant d’arriver, dit Michel »
« - Ah bon ? »
« - Quelques secondes avant de se présenter… »
« - Quelques secondes ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? »
« - C’est plus que suffisant. »
« - Plus que suffisant ? Pour quoi faire «
« - Pour savoir que l’on meurt «
(Ne pas mourir idiot)