Un été dans la Sierra
de John Muir

critiqué par Folfaerie, le 3 janvier 2003
( - 56 ans)


La note:  étoiles
si le Grand Dehors vous interpelle...
"Partir ? Il suffit de jeter un peu de pain et une poignée de thé dans un sac et d'enjamber la barrière" aimait à répéter l'auteur de ce fabuleux classique.
Voici la bible de tous les randonneurs, de ceux qui aiment une nature vierge et sauvage, et de ceux qui rêvent encore à la liberté. Ecrit par un Ecossais fou d'Amérique, un aimable vagabond pour qui la vie en société représentait un lourd fardeau, ce merveilleux récit est une ode à la nature, aux montagnes, aux bêtes, aux fleurs, et à tout ce qui vit et respire sur cette planète, loin des hommes. Sous la plume respectueuse, émerveillée et passionnée de Muir, nous partons, le 3 juin 1869, à la découverte de Yosemite et de ses sublimes paysages, qui deviendra grâce à lui le premier parc national américain. Loin d'être un récit d'exploration banal, c'est un véritable poème, un chant d'amour dédié à ces immenses espaces qu'on ne semble trouver qu'en Amérique, et une découverte de soi également. Muir, bien que né en Ecosse, affirmait volontiers que sa renaissance avait eu lieu dans la Yosemite Valley, où la beauté du monde lui fut révélée et lui inspira parmi les plus belles lignes jamais écrites par un écrivain. Autre miracle là encore, lorsqu'on sait que Muir débarqua à l'université de Wisconsin, à 22 ans, presque totalement inculte ! Et cependant, il devint un naturaliste fort célèbre, et prisé par la classe intellectuelle de son époque, possédant un savoir étendu en botanique, en entomologie, en zoologie...
Je ne résiste pas au plaisir de vous livrer un extrait, en espérant que comme moi, et comme John Muir, vous succomberez à la magie et à la beauté de notre Terre, en vous enivrant de ces mots et de ces descriptions.
" Les pâturages de noisetiers et de bourdaines que hante le cerf, les sommets des collines, brûlés par le soleil, pourpres et jaunes de menthe et de verge d'or, tapissés de chamaebatia, bourdonnant d'abeilles. Et les aurores et les levers de soleil, et les couchers aussi, de ces journées dans les montagnes - la lumière rose qui monte imperceptiblement parmi les étoiles pour virer au jaune jonquille, les rayons du soleil qui jaillissent
par-dessus l'horizon, inondant les crêtes, embrasent un pin après l'autre, éveillant et réchauffant toute leur puissante armée, pour accomplir avec joie le labeur étincelant de la journée".
Splendide Californie... 10 étoiles

Si d’aventure vos pas vous guident en Californie, à 17 miles au nord de San Francisco se trouve le « Muir woods national monument », nommé en mémoire de l’écrivain et qui vaut vraiment la peine d'être visité.
Cette forêt de séquoias est splendide.
Si vous aimez marcher, vous pouvez emprunter jusqu’à 6 miles de pistes qui vous guideront dans une promenade jalonnée de séquoias particuliers.
On aime ou on n’aime pas les Américains mais une chose est sûre : ils sont très très forts pour mettre en valeur leurs espaces verts et leurs parcs nationaux.
Panneaux ou dépliants à l’appui, vous apprendrez des choses extraordinaires sur les séquoias.
Je vous assure que c’est impressionnant (toute proportion gardée, évidemment, rien à voir avec le Yosemite par exemple…)

Saint-Germain-des-Prés - Liernu - 56 ans - 16 janvier 2003