La littérature française du XXe siècle
de Patrick Brunel

critiqué par Elya, le 24 novembre 2012
(Savoie - 34 ans)


La note:  étoiles
Histoire des écrivains du XXème siècle
Critiquer une histoire de la littérature française du XXème siècle revient pour moi à regarder un match de rugby pour la première fois et juger de sa qualité sans connaître les règles de ce sport ni le niveau des joueurs.
L’auteur, Patrick Brunel, maître de conférence de littérature française, rédige une introduction parfaite, allant à l’essentiel et présentant l’enjeu du livre : fusionner une histoire littéraire (celle de l’Historien, mêlant les œuvres aux aspects socio-politique de leur époque) et une histoire de la littérature (présentant les différents mouvements et considérant la littérature comme un art). Le XXème siècle est découpé en 4 périodes. Chacune est redivisée en 3 parties : poésie, théâtre et romans. L’auteur consacre évidemment plus de temps à la littérature romanesque dans laquelle il inclut les essais et pamphlets.

Patrick Brunel aurait gagné à être plus explicite sur la définition des différents courants littéraires et moins sophistiqué dans son style. Qu’ai-je retenu par exemple du naturalisme ? Un synonyme de classicisme ? Un courant dont Balzac est l'emblème ? Mais rien de plus. Et le surréalisme ? Une « dictée de la pensée en l’absence de tout contrôle exercé par la raison » dixit Breton ; oui mais concrètement ? Peut-être ne suis-je pas assez « littéraire » pour saisir ces notions abstraites, comme ce qu’on entend par « esthétique ». Pourtant, l’histoire de la littérature m’intéresse et j’aurai aimé savoir mieux rattacher mes lectures à un courant plutôt que de seulement retenir des œuvres à découvrir (Les faux monnayeurs de Gide pour son emploi de différents points de vue, Proust, Notre avant guerre de R. Brasiflach pour savoir comme on peut être gagné par la « joie fasciste », Martin du Gard pour ses fresques sociales, et encore Gide pour son Retour de l’URSS où il décrit la nature réelle et négative du stalinisme, et enfin M. Tournier pour sa façon d’aborder les mythes).
Un autre reproche que je peux faire à l’auteur est de consacrer trop de temps aux auteurs individuellement, car les regrouper serait trop réductionniste pour leurs œuvres et leur talent. Certes. Du coup, il n’y a pas vraiment d’esprit de synthèse dans cet essai. Peut-être que la période étudiée est trop courte, que l’on n’a pas assez de recul ?

Cette lecture sera en tout cas plaisante pour ceux déjà initiés à l’histoire littéraire ou pour ceux qui seraient à court d’idée d’œuvres du XXème siècle à lire.