Les bourgeoises
de Sylvie Ohayon

critiqué par Yotoga, le 20 novembre 2012
( - - ans)


La note:  étoiles
La douce chaleur de la soie
Sylvie Ohayon retrace sa vie, son ascension du 93 à la Courneuve aux quartiers chic de Paris. En étant boursière grâce à un excellent niveau scolaire, elle pousse jusqu'au doctorat.

Le style du livre reprend le fond. Le livre construit aussi sur une ascension, retrace la langue ouaiche-ouaiche du début, avec à chaque fois une analyse sémantique, et se développe sur un français hautement chatié. D'innombrables métaphores, des rapports aux classiques littéraires et culturels français prouvent son amour pour la langue, son ouverture d'esprit et laisse le lecteur rêveur, habilement porté par un sourire en coin.

Au delà du thème des classes sociales, on retrouve l'anorexie, le manque et le mal d'amour, des maladies sans compte bancaire, qui touchent toutes les strates. Les âmes cassés qui se cachent derrière les pulls Chanel et des risettes calculées.
Les rapports familiaux sont traités sous toutes les formes, avec des modèles de "Bourgeoises" qui ont croisé sa vie. Etaient-elles toutes mieux loties qu'elle, la nana dont le père "n'était pas un Rolling Stone" ? L'honneur, la morale, la contenance sociale... des sujets parfaitement traités.

Ce livre n'est pas "encore un bouquin sur les cités" !
Ce livre est une petite merveille de langue, travaillé, peaufiné, conseillé.

"Quand la chance vient te rouler une pelle, ne lui mords pas la langue"