Le dernier rappel
de Pépito Matéo

critiqué par CC.RIDER, le 19 novembre 2012
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Poésie, élégance et humanisme
Dans une maison de retraite imaginaire, Monsieur Korsakov erre dans les couloirs, attendant la mort. Pépito Matéo, dans son propre rôle assiste trois fois à son propre enterrement, s'entretient avec sa mère décédée, s'interroge sur le phénomène du vieillissement et se demande comment aborder la fin de vie et la mort. Il illustre son propos en évoquant le mythe de Gilgamesh, ce héros à la recherche de l'immortalité et en rappelant qu'avec ses 3500 ans d'ancienneté, ce texte gravé sur des tablettes d'argile est le plus ancien du monde...
Par son inspiration plus grave et plus personnelle, « Le dernier rappel » peut être considéré comme le troisième volet d'une trilogie nettement plus sociale voire plus philosophique. Après le séjour au service des urgences (« Urgence ») puis en prison (« Parloir »), il s'attaque au problème de la sénescence sans le placer dans un contexte de condamnation caricaturale des maisons de retraite ou de l'acharnement thérapeutique (mais non sans oublier de rappeler que si la vieillesse coûte à la société, elle rapporte également beaucoup en faisant vivre toutes sortes de professions). En fait, son spectacle, beaucoup plus sérieux que ceux de sa période humoristique et surréaliste, cherche, à travers son cas personnel (comment quitter la scène et prendre une retraite méritée ? ) à atteindre une sorte de philosophie positive. Comment rester en phase avec le monde ? Comment vivre plus ou autrement en disposant de moins ? Tout un programme. Certains pourront regretter les facéties, pirouettes et trouvailles littéraires de l'humoriste première version, d'autres (dont je suis) apprécieront le courage qu'il faut pour aborder pareil sujet avec autant d'élégance, de poésie et d'humanisme.