Le Cycle des Princes d'Ambre, tome 5 : Les Cours du Chaos
de Roger Zelazny

critiqué par Bookivore, le 11 novembre 2012
(MENUCOURT - 42 ans)


La note:  étoiles
Fin d'un (premier) cycle
225 pages ! Autant le dire tout de suite, ce cinquième tome de la saga des Princes D'Ambre de Roger Zelazny est le plus court de l'ensemble de la saga. Déjà que les autres, les 9 autres, ne sont pas très longs, le plus épais allant jusqu'à 345 pages au grand maximum... Enfin. Ce cinquième tome de la saga, et accessoirement la conclusion d'un premier cycle (les cinq tomes restants mettent en effet en scène d'autres personnages, et sont légèrement indépendants), est sorti en 1978, et s'appelle "Les Cours Du Chaos" (The Courts Of Chaos en VO). En France, il a été traduit en 1980. Comme on s'en doute, il est la suite directe, totalement directe, du précédent opus, le remarquable "La Main D'Oberon" (1976). Remarquable, ce cinquième tome l'est aussi, l'est totalement même, et ce, malgré sa trop courte épaisseur. D'autant plus qu'avec 14 chapitres (le roman de la saga qui en contient le plus ; pour info, le second tome, pour 325 pages, ne contenant que 9 chapitres) très courts, ça passe définitivement trop vite !

La révélation de la toute fin du précédent opus nous laissa sur le Q : hé non, Oberon, roi d'Ambre, père de l'ensemble des Princes s'affrontant pour sa place, n'est pas mort, contrairement à ce que l'on croyait. Il s'était caché, sous une fausse apparence, celle de Ganelon, durant de longues années. Corwin a donc partagé la vie de son père depuis quelques années, sans s'en douter... Oberon étant bien vivant, il est évident qu'il reprend son trône et sa fonction de roi d'Ambre. Ambre qui est dans une position plus qu'intenable : le Chaos gagne de plus en plus de terrain, la Route Noire, sorte de lèpre qui ronge progressivement Ambre (un peu comme le Néant ronge Fantasia dans "L'Histoire Sans Fin"), devient de plus en plus menaçante... Corwin se retrouve face à un dilemme : attaquer coûte que coûte ce Chaos, gagner les Cours Du Chaos pour affronter ce qui s'y cache (ainsi que Brand, un de ses frères, qui est du côté des forces du Chaos), ou bien laisser pisser, et laisser Ambre s'enfoncer dans le Chaos, ce qui, évidemment, signifierait la fin de ce monde et des autres ? N'écoutant que son courage, Corwin décide de tout tenter, à ses risques et périls...

Ultra court, ce cinquième opus est une réussite, qui ne néglige pas l'humour tout en étant rempli de noirceur, de suspense, d'action. Mais, vraiment, l'humour est assez présent, via des dialogues assez rigolos et des passages plutôt tordants : l'oiseau noir Hugi, assez bavard et insolent, l'arbre Ygg, planté autrefois par Oberon, capable de parler et de ressentir la douleur (coupez-lui une branche, et vous verrez !)... "Les Cours Du Chaos", conclusion du premier cycle des Princes D'Ambre (celui de Corwin), permet aussi à deux personnages que l'on pensait morts (et Oberon n'est pas un de ces deux personnages) de revenir, bien vivants (et pas de manière improbable : on apprend pourquoi ils sont bien vivants alors que tout les disait morts). Dans l'ensemble, ce tome 5 est certes trop court, c'est son défaut, mais il est, sinon, une réussite, au même titre que le précédent opus, ou que les deux premiers (et surtout le deuxième). A lire, encore une fois !
C'est de famille... 9 étoiles

C’est avec Les Cours du Chaos que s’achève l’histoire de Corwin, de son réveil dans un hôpital de campagne à la succession du roi d’Ambre Oberon en passant par une lutte fratricide diabolique qui aura fait trembler l’univers. C’est également une transition vers la génération de princes suivantes et la deuxième partie du cycle.

On apprend dans ce volume à nouveau quelques détails sur l’univers d’Ambre et les Cours du Chaos, son pôle opposé. Le roman se découpe en deux phases : une première quête linéaire de Corwin à travers les ombres, où Zelazny fait preuve d’un lyrisme touchant et communicatif à travers ses longues descriptions irréelles. Et enfin le dénouement de l’histoire de Corwin qui solde également de tout compte les luttes intestines de la famille d’Ambre.

L’auteur se laisse aller à employer une tonalité plus humaine et terre à terre bienvenue après le fracas des armes et de la magie. La métaphore de la partie de poker à laquelle se livrent les princes et princesses d’Ambre cède la place à un ménage de printemps affectif et quelques réflexions sur la filiation plutôt intéressantes et bien amenés.

Belial - Anvers - 45 ans - 1 avril 2013