La Grande Odalisque
de Mulot (Scénario), Florent Ruppert (Scénario), Bastien Vivès (Dessin)

critiqué par JulesRomans, le 10 novembre 2012
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Hommage plus aux "Cat’s eyes" qu'à Ingres
"La Grande Odalisque" a reçu le prix Landernau 2012, financé par les centres Leclerc, elle est un clin d’œil à la célèbre série de manga et de dessin animé "Cat’s eyes" et a été élu BD RTL du mois en septembre 2012. Toutefois à la place des sœurs Chamade, on a un trio composé à l’origine d’Alexandra et Carole bientôt renforcé par Sam, toutefois leur informateur reste toujours un certain M. Durieux (même si son physique a évolué). Incontestablement ce récit nous fait voir voir les musées d’Orsay et du Louvre sous un angle nouveau. Si "Le Déjeuner sous l’herbe" de Manet est bien valorisé par contre "L’Odalisque" d’Ingres joue à l’Arlésienne. On remarque une pas vraiment gentille escapade au Mexique pour délivrer un de leur ami/amant pris en otage par les chefs d’un cartel de la drogue. On notera que l’une des trois héroïnes essaie de se faire un bouclier d’un tableau du Titien. Beaucoup de séquences acrobatiques dans les airs et en moto, voire même en moto dans les airs. Les dialogues ne sont pas surabondants et l’utilisation de cases muettes aide à dynamiser l’action. Le graphisme est parfois un peu trop stylisé mais cela est en phase avec le souffle du récit. Un bon album qui trouvera sa place dans les bibliographies "BD et musée", même s’il reste sur le thème traditionnel du vol au musée, déjà traité il y a un plus d'un demi-siècle dans "Choc au Louvre" (pour l’album en 1956, avec prépublication dans "Spirou"), une aventure de "Tif et Tondu". Si ce dernier album s’adressait à des enfants, ce n’est pas le cas avec "La Grande Odalisque". Des mots et des scènes à caractère sexuel, comme la double pages 48-48 où Carole se fait posséder sur la piste par le dompteur devant un public d’animaux de cirque (et juste en face d’un canon), font que cet ouvrage où phantasmes et goût du risque s’entrechoquent est réservé à un public de lycéens et adultes. Intitulé numéro un, il devrait avoir une suite ; si le scénariste continuait à nous présenter deux musées par tome, nul doute qu’il se trouverait un public fidèle. D'autres ajouteraient qu'avec deux beaux phantasmes par album, il s'assurerait aussi un lectorat assidu.