Le pilote à l'Edelweiss, tome 1 : Valentine
de Yann (Scénario), Romain Hugault (Dessin)

critiqué par JulesRomans, le 6 novembre 2012
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Un survol de l'espace aérien allant de la Seine à l'Ardenne belge
Valentine semble avoir épousé Alphonse après qu’il ait sauvé son jeune frère de la noyade en 1910 au pont de l’Alma. Sept ans plus tard Alphonse a subi une sanction qui l’a fait quitter l’aviation ; il est maintenant officier dans les chars (dont l’usage s’impose alors). Son frère jumeau Henri est un as de la fameuse "Escadrille des Cigognes" qui, malgré un incontestable courage en général, à plusieurs occasions pour des raisons mystérieuses refuse le combat avec un pilote allemand décoré d’un edelweiss. L’action se déroule tant à Paris, qu’au Chemin des dames et dans l’Ardenne belge. Un projet de bombarder le train du kaiser échoue mais cela nous donne l’occasion de découvrir un portrait de l’empereur d’Allemagne. Un scénario en rapport avec l'aviation qui s'apparente par certains côtés à celui des romans policiers et un graphisme hyperréaliste très éblouissant font que l'album a été encensé dans la presse des fans de l'aviation. Sortie du tome 2 fin novembre 2012.
Face à l'Edelweiss 5 étoiles

Dans ce premier tome d’une série qui en compte trois, le lecteur fait connaissance des personnages et de la trame scénaristique qui les lie entre eux. Deux frères, tous les deux engagés au front, l’un dans l’aviation, l’autre dans les chars,… une femme, Valentine mariée au tankiste, et le fameux pilote à l’Edelweiss, qui terrorise l’aviateur.
Ce dernier, pourtant courageux et pilote émérite, ne peut refréner son habitude de rompre le combat lorsqu’il croise l’Allemand marqué de la fleur alpestre. Pourquoi ? Le scénariste va sûrement laisser planer le suspens tout au long de la série.
Ce n’est sûrement pas un album inoubliable mais il reste agréable, l’environnement de la Première Guerre Mondiale est assez bien rendu, l’aristocratie des aviateurs, les permissions à l’arrière… les combats en revanche ont quelque chose d’édulcoré, à mille lieux des dernières productions bédés sur la période (que l’on songe à Tardi par exemple). Les dessins, trop appliqués sont assez « fades » , sans doute que la couleur joue un rôle dans le rendu un peu décevant. Alors que dans le Grand-Duc, chez le même éditeur, dans la même collection, par les mêmes auteurs m’a laissé un souvenir agréable, cet album me semble plus quelconque alors que le sujet, outre le fait qu’il est à la mode- La Première Guerre Mondiale est à l’honneur en ce moment- est particulièrement riche.
En tout état de cause, il faut que la série s’établisse un peu plus solidement- gageons que le second tome permettra de ferrer définitivement le lecteur.

Vince92 - Zürich - 47 ans - 29 janvier 2015