La preuve de sang
de Thomas H. Cook

critiqué par Ravenbac, le 26 octobre 2012
(Reims - 59 ans)


La note:  étoiles
Un thriller pur sang
Jackson Kinley vit à New-York. Ecrivain à succès, il écrit sur les grandes affaires criminelles. Quand il décroche le téléphone, c’est la voix déchirée de Serena qu’il entend. Son vieux complice Ray Tindall vient de mourir d’une attaque cardiaque. Serena se pose des questions sur la mort de son père et demande à Kinley d’enquêter.
Tindall, un ancien flic, travaillait sur une vieille affaire survenue plus de trente ans auparavant. En juillet 1954 Ellie Dinker, seize ans, disparaissait sans laisser la moindre trace. La police n’a jamais retrouvé son corps. Mais tout semblait désigner le coupable : Charles Overton.
Le jour de la disparition d’Ellie Dinker, Overton travaillait comme manœuvre sur un chantier de la ville. A 12h30 il se plaint de maux d’estomac et quitte le site. A 12h40 il est vu parlant à Ellie en bordure de forêt. C’est la dernière fois que la jeune Dinker est vue en vie. Deux jours plus tard la police découvre des chaussures appartenant à Ellie dans le pick-up d’Overton. Quelques mois plus tard Overton sera jugé coupable et condamné à mort.
Ray était apparemment bien avancé dans son enquête. Et quand il revient dans sa ville natale, petite bourgade de province, Jackson Kinley est bien décidé à mettre ses pas dans ceux de son vieil ami. Mais il est préférable, quelques fois, de ne pas remuer le passé.
Le suspense de ce thriller est solidement tenu jusque dans les dernières pages. Certes Cook n’est pas un grand styliste, mais son écriture est claire et précise. Les 450 pages sont lues d’une traite, aucune longueur. Un bon thriller, quoi !
La preuve que non ... 2 étoiles

Effectivement, l'écriture n'est pas le fort de l'auteur ! Le style est mauvais, et la traduction n'améliore en rien ce côté du roman (quel verbe US est traduit par clôturer ? Répartiteur n'existe pas en Français ? Quand il s'agit d'une femme, ce n'est pas "las", mais "lasse", etc. C'est bien la peine de s'y être mis â deux pour traduire ça !). La construction du roman est pitoyable. L'action commence réellement chapitre 7 (sur 49 !) ; cette longue introduction aurait pu tenir en un seul chapitre si l'auteur avait su écrire. Tout au long du roman, il y a de nombreuses répétitions et beaucoup de digressions oiseuses, preuve de la grande aptitude de l'auteur à presser un citron sans jus.
Dans le fond, l'idée de départ est intéressante. Dommage que ce ne soit resté qu'à l'état de synopsis avec des bafouillis hésitants pour meubler. Manque d'imagination pour consolider la trame. Notamment, le "détective" (se) pose beaucoup de questions sans jamais tenter d'y répondre alors que le lecteur a plusieurs voies plausibles, et quand il amorce des prémices de réponse (chapitre XXII), c'est dans un sens unique, sans aucune alternative et sans aucun doute possible.
Bref, une lecture dont on peut se passer.

Homo.Libris - Paris - 58 ans - 2 août 2017