La Trilogie du Mal, Tome 1 : Le bourreau de Portland
de Maxime Chattam, Michel Montheillet (Scénario et dessin)

critiqué par Bookivore, le 24 octobre 2012
(MENUCOURT - 42 ans)


La note:  étoiles
Vivement la suite !
En ce qui me concerne, ce fut la surprise du mois, et même de cette fin d'année : non seulement Maxime Chattam, mon auteur français préféré, sort un cinquième volet de sa saga de fantasy "Autre-Monde" incessamment sous peu (le 2 novembre), non seulement, en toute fin d'année (le 31 décembre, je crois !), il sortira aussi un nouveau roman ("La Conjuration Primitive"), mais il vient de publier, en association avec le scénariste et dessinateur Michel Montheillet, l'adaptation BD du premier roman de sa fameuse Trilogie du Mal ("L'Âme Du Mal") : "La Trilogie Du Mal : Le Bourreau De Portland". 48 pages éditées par le premier éditeur de Chattam (Michel Lafon). Inutile de dire que les deux autres tomes de la trilogie, "In Tenebris" et "Maléfices", seront adaptés en BD ultérieurement, et que c'est Chattam himself qui a supervisé l'adaptation en scénarii de BD. 2012 est clairement l'année Chattam, d'autant plus que le bonhomme a collaboré récemment avec Disney Studios (le parc de Marne-la-Vallée) pour la Terrorific Night ! Cet album de BD (pour adultes) est donc l'adaptation de "L'Âme Du Mal", le premier volet de la Trilogie du Mal, trois romans mettant en scène Joshua Brolin, profiler du FBI travaillant pour la police de Portland, Oregon (du moins, pour le premier roman, car par la suite, ça évolue).

Le roman faisant la bagatelle de 500 pages en poche, inutile de dire que cet album de 48 pages ne l'adapte pas en totalité. En fait, il adapte tout simplement sa première partie (jusqu'à la page 65 environ) ! Le contraire (adapter tout le roman en 48 pages) aurait été surprenant et, également, synonyme de ratage : comment adapter consciencieusement, surtout de la part de son auteur, un roman aussi épais en aussi peu de pages, sans sabrer totalement le boulot ? Là, au moins, on sait que le roman sera bien adapté (avec des variantes qui, au final, importent peu). C'est d'ailleurs très réjouissant et même excitant de pouvoir enfin mettre des images, même dessinées, sur ce que l'on a lu. Moi qui suis chattamiste convaincu et dont la Trilogie du Mal fait partie de mes livres de chevet ("In Tenebris", le second volet, le plus violent et sombre, est mon préféré) et chez Chattam, et en général dans les livres que j'ai lus, je peux vous dire qu'en recevant chez moi l'album et en le commençant, j'étais fou de joie. Retrouver les personnages, Brolin, Larry Salhindro (son bedonnant ami et collègue flic), Juliette Lafayette, Llloyd Meats (le boss de Brolin et Salhindro), Bentley Cotland (jeune et arrogant substitut du procureur), Sydney Folstom (légiste), Leland 'le Bourreau' Beaumont...

De quoi parle ce premier tome (j'ignore combien il y en aura au final rien que pour "L'Âme Du Mal") bédéïque ? Depuis quelques temps, un serial killer terrifiant et insaisissable, surnommé le Bourreau de Portland, sème la terreur à Portland, Oregon. Il tue des femmes, qu'il ampute de ses membres (bras, jambes). La police de Portland est sur les dents, Joshua Brolin, enfant du pays devenu profiler du FBI et ayant décidé de plaquer la police fédérale pour se terrer dans les méandres de la police municipale de sa ville natale (ce qui est incompris de la part du FBI, on s'en doute), est à fond sur l'affaire. D'autant plus urgente à résoudre qu'une nouvelle victime semble sur le point d'être retrouvée : Juliette Lafayette, une étudiante, a disparu, tout porte à croire qu'elle a été enlevée par le Bourreau. Juliette, peu avant sa disparition, venait de tchatter sur un site Web avec un certain Acheron, un internaute assez indiscret... Apprenant ça, Brolin base son enquête sur ce point...

Graphiquement parlant, "La Trilogie Du Mal 1 : Le Bourreau De Portland" est une réussite, c'est très bien foutu. Scénaristiquement parlant, l'adaptation de cette première partie de "L'Âme Du Mal" est, malgré des différences (le prologue n'est pas le même, mais adapter le prologue du roman aurait été assez difficile à piger pour les lecteurs de la BD ne connaissant pas le roman : le prologue du roman étant en effet expliqué très tardivement dans l'histoire...), très réussie. Il faut dire que c'est Maxime Chattam lui-même qui a supervisé l'adaptation, par Montheillet, de son roman en scénario, donc même s'il y a des différences, elles sont minimes et ne servent qu'à booster un peu l'intrigue (un scénario de BD est toujours plus rapide, plus musclé qu'un roman : moins de pages pour diluer l'intrigue et le suspense, il faut aller droit au but). Je n'ai absolument pas été déçu, donc, par cet album, et je n'ai qu'une chose à dire : vivement la suite, le plus tôt possible ! Autre chose à dire : si cette adaptation BD pouvait donner envie à celles et ceux qui ne connaissent pas encore Chattam de lire ses romans, ça serait, en soi, déjà un bon gros but accompli. Vraiment excellent, bien qu'incomplet à l'heure actuelle !