Alésia: Le tombeau de l'indépendance gauloise (27 septembre 52 av. J.-C.)
de Jean-Louis Brunaux

critiqué par JulesRomans, le 14 octobre 2012
(Nantes - 65 ans)


La note:  étoiles
Alésia 27 septembre 52 avant Jésus-Christ : les Romains ont la Gaule
Voici le quatorzième titre d’une collection intitulée "Les Journées qui ont fait la France", prétexte à la réédition des ouvrages les plus en phase avec les préoccupations et les approches actuelles de la série "Trente journées qui ont fait la France". Dans cette dernière une grande place était faite à l’histoire médiévale et l’on sait qu’il y a paru "Le Dimanche de Bouvines" de Georges Duby ainsi que "8 mai 1429 : La Libération d'Orléans" par Régine Pernoud. Ces deux derniers titres viennent donc d’être réédités dans le cadre cette fois des "Journées qui ont fait la France". Il est à noter qu’avec "Alesia" l’histoire de France ne commence plus avec Clovis comme dans la collection précédente. L’ouvrage montre que l’objectif principal de Jules César en faisant la conquête de la Gaule est d’assurer ses ambitions politiques à Rome ; d’ailleurs l’Illyrie aurait bien pu servir ces objectifs à la place de la Gaule. Ce qui apparaît pour les Gaulois, c’est à la fois leur conscience de leur unité (le Conseil de toute la Gaule est une institution bien rodée) et leurs visions opposées sur le rôle à tenir vis-à-vis des légions romaines. Si la majorité des chefs gaulois voient d’un bon œil leur présence car ils bénéficient d’une part des tributs levés par Rome et des échanges entre la Gaule et Rome, par contre la plèbe gauloise a vu ses conditions de vie se détériorer. Vercingétorix rejeté par l’aristocratie arverne s’appuie sur la masse des guerriers de la plupart des peuples gaulois. Il choisit de combattre Jules César à Alésia à la fois pour des raisons symboliques (c’est un lieu sacré) et stratégiques. S’il est vaincu c’est en grande partie grâce aux complicités que Jules César a su s’assurer dans certains milieux gaulois. La victoire d’Alésia précède celle obtenue contre les peuples de la Belgique qui pour la plupart n’étaient pas présents dans les contingents gaulois envoyés à Alésia. La localisation d'Alésia à Alise-Sainte-Reine (en Bourgogne) ne fait pas de doute à notre auteur comme pour tous ceux qui sont archéologues comme lui. Une partie d’un chapitre évoque les autres sites proposés et l’origine de ces hypothèses. L’ouvrage se termine en montrant que cet évènement avait montré que la Gaule avait pris conscience sinon qu’elle était un ensemble cohérent, du moins l’espace d’un rassemblement de tribus formant un seul peuple. Ceci peu de temps avant de tomber sous l’emprise de Rome et qu’Alésia marque la rupture entre la Gaule des temps obscurs (proche des temps préhistoriques) et la Gaule romaine qui entre pleinement dans l’histoire.