L'homme qui était trop grand
de Pierre Benoit, Claude Farrère

critiqué par Koudoux, le 9 octobre 2012
(SART - 60 ans)


La note:  étoiles
« Il est plus grand mort que vivant ! »
Pierre Benoit écrivit cet ouvrage, à deux mains avec son ami Claude Farrère, académicien Français lui aussi. Après deux jours passés ensemble à définir l'intrigue et le plan de ce roman, ils se séparèrent. Pierre Benoit écrivit, à Saint-Céré, onze chapitres et Claude Farrère, treize. En cinq jours seulement, à l'Hôtel du Touring, ils firent ensemble les dernières mises au point du manuscrit définitif.

"Ce soir-là, qui était le douzième d'octobre 1587, on aurait cru vide la grande salle du rez-de-chaussée, dans l'hôtel de Soissons, tant il s'y épaississait d'ombre et de silence. Nul flambeau, point de lampe. Et seulement la lueur rouge des dernières braises près de s'éteindre dans la cheminée à grand manteau..."

C'est dans cette ambiance que débute le livre pour nous présenter Catherine de Médicis qui malgré ses soixante-huit ans continue derrière son fils Henri III à maintenir le royaume parmi les querelles et les complots.
Un périple à travers la France va nous emmener près du Roi d'Espagne en passant avant chez le Roi de Navarre, un message pour la Reine Elisabeth pour finir avec le duc de Guise au château de Blois.

Belles descriptions des scènes de guerres, de complots et de voyages.

On a l'impression d'être devant un écran, un livre passionnant.
De lys et d'Azur ! 10 étoiles

Voici un roman, hélas fort méconnu, qui pourtant est en droit de rivaliser avec les grands récits de capes et d'épées parus ici et là à la charnière des 19 et 20ème siècle.
Pierre Benoit et Claude Farrère s'amusent à "pasticher" Dumas, Féval, Gautier, Zévaco et tant d'autres.
Ils parviennent habilement à séduire la grande Histoire avec la petite. L'alcôve rejoint les vastes palais où les puissant de jadis dirigeaient quelquefois avec ruse, souvent avec force mais toujours avec habileté le pays qu'ils avaient en charge.
Les souverains n'oubliaient jamais l'intérêt suprême du pays qu'ils tenaient de Dieu pour le service de leur sujet, en passant bien entendu un peu par eux-mêmes.
Le récit est frais, captivant, enlevé sans considérations lourdes comme hélas trop de ces narrations actuelles.
On se prend à aimer le Roy qu'il soit de Navarre ou de France, on revoit ses classiques, les Valois, les guerres de Religions, la Sainte Alliance et la Réforme.
J'ai rajeuni de 50 ans époque où les trois mousquetaires, la reine Margot, la dame de Montsoreau, Le fou Chico et les Quarante Cinq ou les Pardaillan me familiarisaient à l'étude historique qui allait être l'une des grandes passions de mon existence.
A lire ou à relire sans tarder, au moins pour une bonne cure de jouvence et de fraîche détente !

Angel54 - - 70 ans - 30 août 2013