L'arbre
de Georges Rodenbach

critiqué par Nathafi, le 7 octobre 2012
(SAINT-SOUPLET - 57 ans)


La note:  étoiles
L'amour est un fluide...
"L'arbre" est une nouvelle. L'action se situe en Zeelande, île préservée de la civilisation, et dont les habitants cultivent les traditions.
L'une d'entre elles est de se révéler son amour sous le grand chêne des Trois-Chemins. Cet arbre majestueux, vieux de plusieurs siècles, a entendu les serments de tous les amoureux de l'île et veille sur eux avec bienveillance.

Joos et Neele sont deux d'entre eux, ils se retrouvent régulièrement sous le grand arbre, pour s'éloigner un peu de leur entourage et bénéficier du fluide environnant... Tout paraît simple, ils s'aiment et s'épouseront bientôt. Jusqu'au jour où...

Les étrangers ont envahi leur île, pour y construire le chemin de fer. Ils apportent sur l'île beaucoup de tourments, la haine, l'ivrognerie, la prostitution, le sang, le suicide, et bouleversent complètement la vie des îliens... L'arbre de l'amour lui-même n'aura plus la même influence...

Georges Rodenbach personnifie ici l'arbre, lui prête vie, sentiments, pensées... Il évoque aussi la difficulté des habitants de l'île à accepter l'étranger, l'envahisseur.

Plutôt fantastique, cette nouvelle est très agréable à lire, son écriture est poétique.

"Les larmes, dirait-on, quand la source cachetée s’en est rouverte, ne s’écoulent pas toutes au dehors. Il s’en égoutte une part sur le cœur, dont la dureté cède et devient impressionnable comme l’argile quand elle a été mouillée".