Nouvelle encyclopédie du savoir relatif et absolu
de Bernard Werber

critiqué par Nance, le 7 octobre 2012
( - - ans)


La note:  étoiles
Nouvelle ?
Ce n’est pas le livre qui va me faire changer d’avis qu'il réécrit toujours la même chose ! Ah, l’époque où L’encyclopédie du savoir relatif et absolu (l’ESRA) de Bernard Werber (un copié-collé d’extraits de l’ESRA dans la trilogie des Fourmis) était un de mes livres préférés ! Le temps de l’innocence si on veut. L’eau a coulé sous les ponts depuis... Werber était un de mes premiers auteurs préférés (Les Fourmis, Le livre du voyage...), mais à force de toujours lire la même chose, les mêmes idées, avec des personnages de plus en plus manichéens et antipathiques, le pompage de d’autres oeuvres (dont les siennes !), j’ai fini par me lasser. Mais l’ESRA est l’un des livres que j’ai le plus relu et je me disais que sa suite méritait au moins une chance. Erreur, ce n’était pas une suite, mais un genre de réédition (ou régurgit), avec des histoires en plus. Je suis découragée. Ce n’est pas un coup de foudre, surtout qu’il y a encore pour la Xième fois la symbolique des nombres (je ne suis plus capable !!). Où est mon auteur avec une écriture fraîche, l’auteur qui m’emballait ? Des fois je me demande si j’ai rêvé.

Par où commencer ? La présentation (mise en page, illustrations) de mon édition (Albin Michel) est plus ordinaire aussi, ce n’est pas aussi magique que mon édition de l’ESRA (Le Livre de Poche, 15530), j’aurais voulu des illustrations plus personnalisées plutôt que des dessins d’archives. Et encore, parfois ces illustrations ne correspondaient pas au texte !

Enfin, c’est un détail, le plus important c’est le contenu. Le nouveau contenu fait moins de la moitié du livre, mais où les histoires de l’ESRA originale m’avaient surprise, les nouvelles histoires sont plutôt ordinaires ici. Il y a une surabondance de textes sur la mythologie grecque (que je connais déjà très bien) et il y a moins d’histoires obscures que l’autre version. On peut se demander pourquoi Edmond Welles (le père fictif de l’ESRA dans les Fourmis) rabâcherait TOUTE la mythologie grecque au lieu de carrément posséder un essai sur le sujet. Je croyais que l’ESRA devait être mystérieuse, mystique, DIVERSIFIÉE, RARE. Qu’elle était écrite dans le secret, avec des références obscures, des anecdotes que peu savent autrement. Je trouvait ça limite remplissage. Je crois que les gens qui s’attendent à du nouveau dans la Nouvelle ESRA vont être déçus. D’ailleurs, en plus il y a des textes rabâchés de d’autres de ses oeuvres, autres que les Fourmis (exemple, l’histoire de Sélection se retrouve dans Le papillon des étoiles...). Tout de la Nouvelle ESRA n’est pas mauvais, reste quelques anecdotes intéressantes (j’aime surtout celles entourant l’Histoire), mais ce n’est pas la même chose. C’est juste que ça détruit un peu l’idée de rareté que je m’avais fait de l’ESRA, ce qui m’avait fait aimer l’ESRA. Je ne comprends pas la surabondance de la mythologie (dont toute la base de la mythologie grecque). Ce n’est pas aussi immersif non plus. Je me rappelle au début de l’Encyclopédie, il y avait un texte (présent au milieu de cette édition-ci) qui disait qu’à chaque fois qu’on tournait une page ça provoquait un échauffement qui crée une suite de réactions, qu’à chaque fois qu’on tourne une page on crée un monde dans l’infiniment petit. Ici, je n’ai pas l’impression de création de quoi que ce soit. Pas d’étincelles !

Ce n’est pas le Werber qui va me renouer avec l’auteur. Je recommande plus l’Encyclopédie. Ce n’est pas la pire chose que j’ai lue, pour ce qui est de ma déception, elle est moins grande parce que je n’avais pas de grandes attentes, mais tout de même, je me demande comment l’auteur peut être satisfait de ça. Je crois que ça aurait été mieux de ne pas avoir copié (je sais que c’est tentant) toute l’ESRA et d’avoir publié que du texte « nouveau », dans le sens de pas l’ESRA et quitte à copier ses autres livres (oui, j’en suis là, c’est ma haute opinion de l’auteur). D’ailleurs, il aurait pu plus copier ses nouveaux livres, je m’en serais pas rendu compte, je ne les lis plus.