Némésis
de Philip Roth

critiqué par Jlc, le 4 octobre 2012
( - 81 ans)


La note:  étoiles
"I'll be seeing you"
Némésis, déesse grecque de la vengeance, exprimait l’indignation des dieux face à la démesure des hommes. Si « Némésis » est le titre du dernier roman de Philip Roth, c’est aussi le nom qu’il a donné à une catégorie de sa bibliographie qui regroupe ses quatre derniers livres : « Un homme », « Indignation » « Le Rabaissement » et donc aujourd’hui « Némésis » qui serait son dernier roman (mais qui peut le croire ?). C’est en dire l’importance que certainement il y attache. On y retrouve les grands thèmes « rothiens » : la judéité, la peur, la culpabilité, l’injustice, la mort. En revanche la vieillesse, le sexe ou l’ironie ne servent pas, pour une fois, de ressort romanesque.

Eté 1944 à Newark (New Jersey) où Roth a grandi et dont il a souvent utilisé le décor dans ses romans. Mr Cantor est un jeune américain juif de 23 ans, sportif accompli, élevé par une grand-mère chaleureuse et un grand-père qui l’a surnommé Bucky (ce qui veut dire solide) et lui a appris, avec le sens du devoir et de la probité, à être fort, déterminé, courageux et respecté. Mais une petite taille et une mauvaise vue l’ont empêché d’aller avec ses copains servir son pays et se battre en Europe. Il en conçoit frustration, honte et culpabilité que ne peut effacer une attitude totalement dévouée dans l’animation du centre aéré pour les enfants juifs du quartier.
Quelques jours après le Memorial Day, on détecte dans le quartier italien de Newark un premier cas de poliomyélite. Pas de vaccin, pas de médicaments, cet « ulcère malin » dont parle le livre de Job est invisible, inexplicable et mortel. Une bande de jeunes italo-américains vient narguer la communauté juive. « On vient vous refiler la polio. On ne veut pas que vous soyez à l’abri, vous autres ». Mr Cantor leur tient tête, les fait déguerpir et nettoie consciencieusement le trottoir sur lequel ils ont craché. Aimé des enfants il en devient admiré et estimé des parents avant que ceux-ci ne se retournent contre lui lorsque la succession de cas, essentiellement des enfants, révèle une épidémie terrifiante avec toutes les peurs irrationnelles qu’elle véhicule. Bucky est enfermé dans son quartier et continue à encourager les enfants à faire « comme si » tout en respectant scrupuleusement les consignes de sécurité. L’essentiel pour lui est de ne pas inoculer le germe de la peur. Rien n’arrête le fléau et parce que personne ne connaît la source de la contagion, tout devient suspect, les animaux, les gens, les objets. Les privilégiés quittent la ville pour la mer ou la montagne. Bucky a une petite amie, Marcia, qui anime une colonie de vacances en altitude et qui le presse de la rejoindre. Il hésite.

La mort d’Alan, les moments simples et bouleversants que son oncle raconte, déjà au passé, le refus de leur famille de rejeter Dieu tant est grande la crainte de sa fureur qui pourrait retomber sur les deux frères combattant en Europe, tout conduit Bucky à s’interroger : Comment peut-on pardonner ça ? Il ne peut abandonner les enfants et rejoindre Marcia, sacrifier sa communauté à son bonheur personnel au moment où il est contesté, facile bouc émissaire de la rumeur. Entre le devoir et le désir, le destin va-t-il trancher ? Le bon héros est-il condamné à subir un sort qu’il ne maîtrise pas ? Qui est responsable car, pour Bucky, il y a toujours un responsable ? De quoi Dieu peut-il être autant courroucé pour répandre un tel malheur dans cette communauté dont les garçons se battent pour leur pays et la liberté des autres et dont les enfants succombent étouffés par la polio ? Se sauver, abandonner, c’est trahir ce sens du devoir dont il fut pétri par un grand père qui n’est plus là pour le rassurer qu’il n’est pas coupable. Mais se sauver, c’est peut-être aussi rester, rester présent et vaincre la honte, l’humiliation et l’expiation, donner un sens à sa vie, si elle en a un. Est-ce le destin, autre nom du hasard, qui tranchera ou Bucky qui choisira ?

Bien sûr on pense à « La Peste » d’Albert Camus que Philip Roth dit avoir relu quand il préparait « Némésis ». La peste s’identifie à la peste brune, l’occupation de la France par les Allemands. « Némésis » peut-t-elle s’identifier à l’antisémitisme, évoqué par la grand-mère de Cantor alors que nous sommes à l’été 44, quelques mois avant l’ouverture des camps d’extermination. Le roman de Camus symbolisait aussi la Résistance en lui donnant une dimension de tragédie universelle alors que celui de Roth se concentre sur une culpabilité individuelle. Peut-on dire que le « héros » de la Peste avec tout ce qu’elle signifie, c’est la tragédie humaine de la peste elle-même alors que le « héros » de Roth est le drame personnel du jeune Cantor ?

Ce roman écrit avec limpidité, fluidité et luminosité, est magnifiquement construit et comme souvent chez Roth il nous réserve quelques surprises. Ainsi en est-il de la dernière partie, trente ans plus tard, quand nous comprenons pourquoi le narrateur dit toujours « nous » et jamais « Je ». Roth a utilisé, avec le même talent que pour « Le Complot contre l’Amérique », le procédé de reconstruction historique d’événements fictifs donnant à son propos plus de force tant on croit que tout ceci est vraiment arrivé. Les personnages secondaires sont très bien « mis en scène ». Philip Roth déploie un talent aux multiples facettes : il nous émeut aux larmes lors des funérailles du petit Alan; il nous fait rire en nous racontant la cérémonie du Grand Conseil de la colonie de vacances montagnarde; il sait imaginer des moments de grâce comme celui où Marcia danse tendrement avec Bucky sur « I’ll be seeing you » de Billie Hollyday tout en lui murmurant « Quoiqu’il arrive dans le monde, chacun de nous deux a l’amour de l’autre ».

Le personnage de Mr Cantor est inhabituel chez Roth. Il n’est pas flamboyant, c’est un besogneux, sans humour ni ironie. Il est très jeune et n’est pas blasé. Il veut bien faire mais pour arriver à quoi ? A quoi lui servent donc son sens du devoir, sa probité, sa détermination, son courage ? Si la contingence n’empêche pas l’homme de se sentir et responsable et coupable, peut-être est-ce le dernier message de Philip Roth, qui dit ne plus écrire, que de vouloir nous en montrer la fragilité et la solitude.

"Némésis" de Philip Roth : la peste 2.0 4 étoiles

Le dernier livre de Philip Roth était au programme de Lettres it be. Roth, un auteur surtout connu pour son livre Portnoy et son complexe, mais aussi et surtout, un auteur renommé pour être le pendant littéraire de Woody Allen, ce farouche partisan de l’humour juif, de cette critique d’une bourgeoisie juive-américaine tiraillée entre repli sur soi et névroses diverses. Alors, et même si ce fut une découverte pour nous chez Lettres it be, quel fut notre avis alors que tout nous portait vers l’optimisme ? Rendez-vous dans la suite de cet article pour en savoir plus !


# La bande-annonce

C'est le long et chaud été de 1944 dans le quartier Weequahic de Newark. La plupart des jeunes hommes du pays sont engagés à l'étranger, mais Bucky Cantor, un muscle-bound, instructeur de 23 ans PE, est coincé à la maison à cause de ses yeux louches. Au lieu d'aider son pays dans la lutte contre Hitler, son travail pour l'été est de superviser le bien-être d'un groupe d'enfants, en tant que directeur de l'un des terrains de jeux de la ville. C'est à peine le rôle glorieux qu'il voulait pour lui-même, mais Bucky, qui a un sens profond de l'honneur, se rapproche de ses fonctions - du moins au début - avec un dévouement inlassable.

// « Il faut qu’il convertisse la tragédie en culpabilité. Il lui faut trouver une nécessité à ce qui se passe. Il y a une épidémie, il a besoin de lui trouver une raison. Il faut qu’il se demande pourquoi. Pourquoi ? Pourquoi ? » //


# L’avis de Lettres it be

Comme dit précédemment, ce livre est le dernier écrit de la main de Philip Roth. Comme le point final d’une œuvre fleuve, saluée par de nombreux prix dans le monde entier. Ici, Némésis est avant tout articulé autour d’un personnage, Bucky Cantor. Ce prof de sport touche-à-tout, adulé de tous et surtout des plus jeunes, ce même jeune homme d’ores et déjà promis à la belle Marcia, est celui-là même qui occupe une place centrale dans le roman. On retrouve ce personnage, comme souvent dans l’œuvre de Philip Roth, dans le quartier de Newark, le fameux Weequahic qui, ici, doit affronter une sombre épidémie de poliomyélite. Ainsi, tout va se passer autour d’un homme, d’une maladie, d’un quartier. Un triptyque classique, très vite complété par d’autres personnages en permanente agitation et, évidemment, par la Seconde Guerre Mondiale qui gronde de l’autre côté de l’Atlantique et a déjà enrôlé tant de jeunes américains.

Lettres it be - - 30 ans - 17 septembre 2017


Tragédie grecque 8 étoiles

Superbement maîtrisé de bout en bout , on ne peut qu'être ému à la lecture du destin de Bucky Cantor , lui qui a entraîné le décès de sa mère en naissant , qui a eu un père emprisonné , et qui à cause d'une vue défaillante ne put défendre son pays lors de la seconde guerre mondiale. Bucky , pendant que ses amis se battent en France, s'occupe donc de faire pratiquer du sport à de jeunes adolescents.
Puis , une épidémie de Polio se propage , touchant un à un ses protégés.
Superbement conté , je suis "rentré" très vite dans le roman , la psychose de l'épidémie dans une époque où l'on n'a pas encore découvert ses voies de propagation est superbement retranscrite.
Je n'ai pas beaucoup lu P Roth , aussi je ne peux le comparer à d'autres œuvres comme certaines critiques ci-dessous mais , pour ma part , j'ai été enchanté par ce Némésis.

Ndeprez - - 48 ans - 23 juin 2015


Dommage 6 étoiles

Le hasard fait que j'ai lu ce livre juste après "La cuisinière de Mary Beth Keane". Il est d'ailleurs fait une allusion à "Mary typhoïde" vers la fin du roman.
Deux histoires presque similaires mais Philip Roth démontre ici son talent qui est vraiment d'une autre pointure.
Toutefois ici il laisse un goût d'incompris, d'amer. En musique on pourrait appeler cela une fausse note. C'est vraiment difficile de donner de la crédibilité à Bucky Cantor et aux personnages qui gravitent autour de lui.
Dieu, ce grand criminel en a peut-être voulu ainsi.
Dommage.

Monocle - tournai - 64 ans - 1 novembre 2014


Chef d'oeuvre 10 étoiles

Un grand, un très grand roman de l'auteur de "Pastorale américaine" et de tant d'autres récits inoubliables et qui, si l'on en croit ce qu'il a déclaré, devrait être son dernier. Si vraiment Philip Roth cesse d'écrire des romans, on peut dire qu'il termine son oeuvre de fiction avec un véritable chef d'oeuvre.
Tout ou presque se déroule pendant l'été 1944. A Newark, Bucky Cantor, jeune homme de 23 ans pourtant doué de grandes capacités physiques puisqu'il est champion du lancer de javelot, se sent coupable de ne pas participer aux combats qui se déroulent au même moment en France, et cela en raison de sa mauvaise vue. Il poursuit donc son activité de sportif en entraînant des enfants. Mais voilà qu'une autre culpabilité, bien plus terrible que la première, va le ronger de l'intérieur. A Newark en effet se répand une épidémie de polio: les enfants sont frappés, l'un après l'autre, les uns meurent, les autres restent handicapés.
Impuissant face aux ravages provoqués par la maladie, face à la panique et à la colère qui s'emparent de la population, Bucky Cantor cherche désespérément la cause d'une telle tragédie. Qui répand la maladie, d'où vient-elle, qui peut-on accuser? Est-ce Dieu qui est responsable, est-ce Lui qui se conduit d'une manière aussi perverse? Semblable au Job de l'Ancien Testament, Bucky Cantor sera dépouillé de tout ce à quoi il tenait...
Sous son apparente simplicité de forme, ce court roman, écrit sans fioritures, explore les coins et les recoins secrets d'une âme tourmentée, marquée à jamais par des événements dramatiques sur lesquels elle n'a aucune prise.

Poet75 - Paris - 68 ans - 7 juin 2014


La démesure 8 étoiles

Dans l'entretien accordé aux Inrocks , Philip Roth se défend d'écrire des romans " philosophiques". Qu'est ce alors que ce Némésis? Une tragédie grecque.. Némésis est une messagère de justice qui sanctionne la démesure par un châtiment approprié. Et le châtiment sera rude.

Parfois on a de la chance, et parfois on n'en a pas. Toute biographie tient du hasard et, dès le début de la vie, tout relève du hasard, de la tyrannie de la contingence. Le hasard , je crois que c'est ce que Mr Cantor voulait dire quand il accusait ce qu'il appelait Dieu.

Ce Bucky Cantor est encore très jeune, sa mère est morte en le mettant au monde -c'est déjà lourd à porter-et son père, un voleur, a disparu . Il a été élevé par des grands parents aimants , le grand père lui inculquant très fortement le sens des responsabilités. Trop, sans doute, car cette impossibilité d'accepter l'inexplicable , cette constante volonté de trouver un responsable aux malheurs qui frappent les autres , ou une explication alors qu'il n'y en a pas, cette quasi pathologie très enfantine du "pourquoi " ressassé , va aboutir exactement au contraire de ce qu'il aurait tant souhaité. Et mérité.. Car Philip Roth est vraiment dur avec son héros, qui n'est coupable (?) que de son incapacité à accepter l'absurdité souvent totale de la vie.

Encore une fois un beau et très sombre roman. Le dernier, vraiment?

Paofaia - Moorea - - ans - 27 octobre 2013


Un héros limite horripilant 5 étoiles

Cantor est un héros discret, droit, honnête, lisse. Un peu ennuyant à vrai dire. Et puis cette culpabilité et cette punition qu'il s'impose, lourdes et injustes, agacent. Probablement un atavisme judéo-chrétien, puisque le sujet semble tenir à cœur à Roth. L'histoire et son contexte n'en restent pas moins intéressants mais l'ensemble est gâché par un héros fade dont on se demande finalement si plutôt que droit il n'est pas borné.

Elko - Niort - 48 ans - 5 mars 2013


La persévérance comme vertu 7 étoiles

La persévérance peut servir de vengeance et de vertu tout à la fois : c'est ce qui semble se dégager de ce livre, dur, âpre, difficile d'appréhension, mais moral et assez beau dans son genre. La mort et la maladie restent très présentes, comme dans l'ensemble de Philip Roth, il n'y est pas trop question de sexe, supplanté ici par le sport. La guerre revient, comme assez régulièrement.
Ce n'est pas le roman de lui qui m'ait été le plus agréable à lire, mais il vaut son intérêt, il fait réfléchir.

Veneziano - Paris - 46 ans - 2 février 2013


Déception 6 étoiles

Je ne saurais cacher une pointe d'amertume à la lecture du dernier roman de Philip Roth. Tout y est superbement bien maîtrisé, minutieusement construit pour mettre en place la rhétorique implacable de la tragédie de l'épidémie. Pourtant, l'auteur ne se départit pas d'une certaine tentation au bavardage, à une approche trop théorique de son roman. Il semblerait que Roth ait su avant même d'écrire son roman ce qu'il devait dire. Il en résulte que les personnages s'affaissent sur eux-même de par leur manque de profondeur; ils ne sont que les représentations du but de leur auteur.
Il est assez étonnant que presque aucun critique n'ait vu quelques relents de La Peste dans ce roman. Pourtant tout y est, du meilleur comme du pire.
On sent un peu de lassitude de la part de Roth, certains appelleront cela la quintessence de la pureté ...

Corentin - - 29 ans - 16 décembre 2012


J'avais espéré mieux... 6 étoiles

Dès les premières pages, j'ai pourtant été captivé. Comme Jules, des tas de souvenirs sont remontés : cette maladie terrible et incurable à l'époque ( de quand date le vaccin Salk ?) a laissé des traces terribles sur toute une génération ! Et Roth nous la raconte dans son style fluide et si agréable.

Mais bientôt le lecteur s'interroge ; que veut-il nous dire ? Les personnages sont pâles, les situations convenues, l'ennui s'installe et on referme le livre insatisfait.

Philip Roth a enchanté les étudiants américains ( et les autres) avec ses premiers ouvrages comme Good bye Colombus. Il a su ensuite construire une oeuvre solide et originale que nous avons appréciée. Il se laisse aller ici à la facilité. Ce n'est pas cela qui lui vaudra le Nobel qu'il espère, pas encore...

Tanneguy - Paris - 85 ans - 30 octobre 2012


Le dernier ?... 7 étoiles

J'avais espéré faire cette critique mais mon ami JLC m'a devancé. J'aurais dû m'y attendre mais je n'ai pas beaucoup de temps pour lire par jour.
Pourquoi aurais-je voulu ? Tout simplement qu'encore petit j'ai connu cette époque comme lui d'ailleurs. Mais j'ai été moi-même touché...

Vers 9 ans mon meilleur ami, celui avec qui je faisais des courses à vélo est tombé malade et a perdu l'usage de sa jambe droite (polio). Je le voyais tous les jours. Rien pour moi !

3 ans plus tard mon voisin habituel sur le banc de l'école rate une journée, à la seconde j'interroge le prof qui me répond "Il est mort cette nuit dans un poumon d'acier (polio)" je le côtoyais tous les jours. Pour moi, toujours rien !

Et ce n'est qu'à la lecture de ce livre que je me suis demandé si ce n'était pas moi qui aurait refilé des virus à mon copain qui trouva la mort Un de mes amis toubib me dit que ce n'est pas impossible !. Injustice !... Mais le hasard toujours le hasard. Néanmoins je ne me sens pas si bien dans mes chaussures mais il y a 55 ans de cela

Bref, parlons du livre, que pourrais je ajouter à la très bonne critique faite ? Rien sauf un avis purement personnel.

Je trouve que Roth se répète souvent et parfois bien longuement. Il est aussi parfois long pour des éléments secondaires. Par moment je me suis demandé s'il ne craignait pas de manquer de pages.

Quant à Cantor il m'énerve parfois avec ses principes envers et contre tout et cela surtout avec Marcia. Si lui invoque ses principes elle fait parler son coeur or nous savons à quel point certaine femme savent très bien ce qu'elles font et savent l'assumer. Il y a bien quelques autres choses à dire mais JFC a déjà merveilleusement bien parcouru le terrain.

Pour moi "Némésis" tout en étant bon ne vaut pas "La Tache", "J'ai épousé un communiste", "Portnoy", "La Contre vie" "la pastorale américaine" etc...

Jules - Bruxelles - 80 ans - 10 octobre 2012