Entheos
de Julie Gravel-Richard

critiqué par Libris québécis, le 4 octobre 2012
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Un étudiant amoureux de son prof
Le titre laisse croire à un roman réservé aux seuls initiés de la culture grecque. L’auteure n’a pas écrit un essai romancé. Entheos raconte l’année scolaire de Thomas, un Montréalais qui prépare un doctorat sur L’Apocalypse de saint Jean à l’université Laval de Québec.

Naguère en théologie, il a troqué cette science pour la littérature après avoir perdu la foi à la suite de la mort tragique de son frère jumeau. Cette fatalité, dont il se sent responsable, a déclenché chez lui tout un chamboulement, mais un ange lui indique le chemin pour progresser vers la lumière. C’est son professeur Elsa, dont il devient amoureux. Leur relation stimule enfin son entheos, la pile qui l’alimente pour continuer sa quête métaphysique.

Ce roman se définirait comme une œuvre de transcendance. L’auteure, en excellent professeur, s’est servie de sa pédagogie pour le transformer en initiation à la culture occidentale. Ça agrémentera l’apprentissage de ses étudiants, mais ceux qui sont déjà rompus aux textes fondateurs de notre civilisation n’en tireront pas grand profit, d’autant plus que le volet amoureux ne se distingue pas particulièrement. Même si cette œuvre n’est pas dénuée d’émotions, ça reste le chaste balbutiement de l’apprenti écrivain qui s’essaie à l’art romanesque sans déplaire à son directeur spirituel.