Zouck
de Pierre Bottero

critiqué par Lobe, le 28 septembre 2012
(Vaud - 30 ans)


La note:  étoiles
Danse, dense.
Pourquoi la lecture? Pour ça. Pour cette émotion saisissante et inattendue. J'avais 10 ans je crois quand j'ai lu Zouck pour la première fois. Et sans doute 10 ans encore quand je l'ai lu la deuxième, la troisième fois.
Le livre est court, il peut se lire d'une traite si on se laisse prendre aux mots. On tombe dans le vie d'une jeune adolescente, dans son quotidien de banalité. C'est la danse qui l'en sort, la danse qui la porte. C'est par la danse aussi que le mal-être fait irruption, un commentaire insidieux qui prendra toute la place. Parce que l'histoire de Zouck, c'est celle de la fin de la faim, du début de l’ascèse anorexique.
Rarement je me suis sentie aussi émue, touchée profondément par quelque chose de si éloigné de moi. Je pense que le livre a du sens aussi pour ceux/celles qui ont connu l'anorexie, de loin ou de près. La trame est simple, conduite par le regard d'Anouck: elle expérimente son démon, sa meilleure amie un autre.
L'écriture, dans mon souvenir, est soigneuse, choisie, jamais apprêtée. Elle nous conduit où elle veut, dans la noirceur, à la lumière. Encore je me souviens du moment où j'ai refermé le livre, de ma position, mon angle de vue, même des bruits dans la maison. Pierre Bottero a écrit aussi de la fantasy, des livres délicieux, des aventures endiablées. Je ne sais pas si à les relire aujourd'hui mon plaisir serait le même (peut -tre!). Mais parce que j'avais à nouveau Zouck en main récemment, je sais que l'émotion est toujours aussi saisissante (et un peu moins inattendue).

Cinq étoiles du fond du coeur.