La pierre et le saguaro
de Yves Berger

critiqué par Folfaerie, le 3 décembre 2002
( - 55 ans)


La note:  étoiles
Pour l'amour du désert et la magie des mots...
Yves Berger est un fou d'Amérique, celle des canyons, des grands espaces, des pierres et du saguaro, ce cactus-candélabre, symbole des déserts américains. Dans cette relation de voyage, l'auteur rend un hommage passionné à cette terre promise, et à ses premiers occupants, les "peaux-rouges", se faisant poète et géologue, puisant dans la richesse de la langue française pour décrire la nature grandiose et les sentiments qu'elle suscite. A travers les yeux d'Yves Berger, le lecteur devient pèlerin et part à la découverte, ou re-découverte, de la beauté originelle de ce grand continent, délivré des hideuses verrues que sont les grandes métropoles, sillonnant les parcs nationaux, cheminant sur les sentiers poussiéreux au pied des mesas, le long des défilés, au bord des crevasses, à guetter et espérer un contact, une émotion, qui surgit tout à coup au détour d'une page. Un de mes livres de chevet depuis que je l'ai découvert. Extrait : ..."où l'on arrive à travers un univers minéralisé qui est le coeur du silence, à ceci près que la voix porte à distances et qu'elle engendre un écho qui, se heurtant au cercle incorruptible des falaises, ne cesse de se répercuter, de rebondir, de sorte que j'ai cru, une fois en chair et en os dans la Vallée de la Mort, sans que sa légende eût cessé de m'occuper, que ma voix, là-bas au loin repoussée par la montagne, se brisait en une plainte...".