Les sept péchés capitaux de la justice française
de Jean-Claude Magendie

critiqué par Veneziano, le 28 septembre 2012
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Paupérisation et dérives latentes de la justice française
Un éminent magistrat honoraire, qui a dirigé plusieurs juridictions franciliennes d'ampleur, jette, rétrospectivement, un regard sans complaisance, et surtout désabusé, sur la justice française. Pour cela, il fait état de sept péchés capitaux qui menacent son exercice.
Ils sont la dépendance, la division, le silence, la dispersion, l'archaïsme, la confusion et l'enfermement.

Il rappelle le devoir d'impartialité et d'égalité des justiciables, que mettent à mal le manque croissant de moyens, le refuge consécutif du magistrat, parfois excessif, qu'implique son rôle, une certaine forme de syndicalisme, excessif, trop proche du pouvoir et partisan, tour à tour. Il dénonce un dualisme juridictionnel devenu obsolète, des fonctions de Procureur et de juge d'instruction à remanier d'urgence, une communication et une relation aux médias qui mériteraient d'être repensées, le problème que pose la complexité du droit au regard du besoin de sécurité juridique.

Ce petit ouvrage est destiné au grand public : le ton est didactique, le volume assez mince ; ces qualités permettent au néophyte de toucher du doigt les principes affirmés du système judiciaire et les raisons de son dysfonctionnement. Le désarroi et l'impuissance du politique, d'une part, l'imprécision du traitement de ces questions par les médias, d'autre part, contribuent à accentuer l'incompréhension du déroulement apparemment abscons, voire aléatoire, d'un service public dont la démarche se laisse péniblement découvrir.
Ce livre court permet donc de remettre d'équerre le regard à jeter sur la justice française. Il est donc utile et recommandable.