Monsieur le comte monte en ballon
de Gabriel Matzneff

critiqué par Dirlandaise, le 28 septembre 2012
(Québec - 68 ans)


La note:  étoiles
Un aïeul audacieux
Yvan Matzneff était un seigneur russe ami de Napoléon Bonaparte et amant de toutes les actrices de Paris. Il est aussi l’aïeul de l’écrivain français d’origine russe Gabriel Matzneff. Un jour de l’année 1851, il reçoit une étrange proposition : monter dans le ballon l’Aigle piloté par M. Eugène Godard, le célèbre aéronaute français, en compagnie de trois autres personnes : Mme la comtesse de Solma, le comte Alexis de Pomereu et un de ses amis. Ils seront donc entre gens du grand monde. Le comte accepte avec enthousiasme car il est doté d’un esprit aventureux. Il s’embarque un 5 juin pour un voyage en ballon qui lui réserve bien des surprises bonnes et mauvaises. Amoureux de la littérature, il retranscrit ses impressions de vol et c’est ce manuscrit que Gabriel Matzneff nous offre ici. Le texte a paru la première fois en 1851 dans la Revue des Deux Mondes.

Le comte Matzneff se défend bien d’être écrivain mais sa prose se lit agréablement. C’est très amusant de le suivre dans ses pérégrinations. Le texte est très court et se lit en une heure à peine donc si vous voulez passer le temps et vous distraire un brin, si vous aimez Gabriel Matzneff, ce livre vous fera passer un bon moment. C’est intéressant de comparer les deux styles d’écriture : celui du comte rappelle indéniablement celui de son descendant. Bon sang ne peut mentir n’est-ce pas ?

Les détails techniques du vol ne manquent pas d’intérêt de même que la description des paysages vus d’en haut. Lors de la dernière partie de l’expédition, le ballon atteindra la hauteur vertigineuse de 6,310 mètres. C’est impressionnant pour l’époque ! Les moyens techniques n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui donc cette ascension était pour le moins périlleuse et ceux qui s’y adonnaient faisaient preuve de courage et d’audace. Lors des atterrissages, un foule curieuse se massait autour de l’aérostat afin de mieux voir et surtout d’aider à le maintenir à terre.

J’ai beaucoup aimé ce petit document riche en détails pittoresques et très instructif. La préface de Gabriel Matzneff m’a ravie au plus haut point. Je le retrouve avec grand bonheur car il garde et gardera toujours une place importante dans mon cœur.