Quel livre extraordinaire que celui-ci. Choquant à souhait (et pourtant je ne suis pas bégueule).
Ici les amateurs de "salasse" trouveront leur compte.
Je suis aussi très surpris de voir le peu d'engouement pour ce roman (et pour l'auteur qui est à mon avis l'objet d'un boycott voilé dans les bibliothèques).
Il est vrai que Bruckner est un homme qui s'affiche comme étant de "droite" alors que le monde de l'art est traditionnellement de "gauche". Il est aussi à noter que le Manifeste des 343 salauds qu'il a co-signé lui colle à la peau comme un bouton sur le nez.
Par deux fois, dans le texte il s'attardera à décrire la gauche cachemire.
En écrivant Lunes de fiel, il est bien évident qu'il devait s'attendre à une levée de boucliers car même les plus hardis doivent éprouver une certaine gêne à certains passages. Comme pour se justifier de telles scènes aussi osées Bruckner dira simplement : "On n'aime rien si on n'aime pas tout" mais aussi "En l’absence de tout art d'aimer en occident, l'acte amoureux devient la somme de toutes les façons licites ou illicites de s'étreindre. Puisque en amour, rien n'est sale, comme disent les bonnes âmes.
Bruckner va loin, très loin... trop diront certains.
Ils sont quatre : Didier et sa blonde amie Béatrice. Frantz, paraplégique, amer, infatigable bavard et sa très belle épouse Rebecca, provocatrice à souhait. Ils s'apprêtent à vivre un huis-clos étouffant à bord du Truva, un paquebot modeste qui ne sait pas encore qu'il effectue son dernier voyage. il sera désarmé pour raisons financières. Cela n'a aucun rapport avec l'histoire... mais il ne pouvait en être autrement.
L'intrigue et le final sont à couper le souffle.
Merci à Monde Imaginaire pour sa critique. Je lui dois un grand moment de lecture.
Monocle - tournai - 65 ans - 3 juin 2015 |