Trois éclats blancs
de Bruno Le Floc'h

critiqué par JulesRomans, le 24 septembre 2012
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Trois éclats avant le grand éclatement d'août 1914
En 2004 grâce à cet album "Trois éclats blancs", Bruno le Floch est le lauréat du douzième prix Goscinny remis lors de la tenue du festival d'Angoulême à un auteur ayant publié de 1 à 2 albums. L’action se déroule dans un petit port au sud du Finistère, c’est la chronique de la lente construction du phare d’Ar-men, située juste à la veille de la Première Guerre Mondiale, alors que celle-ci s’est vraiment déroulée de l’extrême fin du Second Empire aux premières années de la IIIe République. Un ingénieur parisien découvre une Bretagne pleine de touches exotiques à ses yeux. Il se lie d’amitié avec Nonna un jeune Breton mais une rivalité amoureuse dont la jeune Perdrix est l’enjeu, les conduit à se fâcher provisoirement. Non sans extrêmes difficultés le chantier se termine et l’inauguration est prévue pour le premier samedi d’août 1914 et l’annonce de la mobilisation pour le lendemain surprend tous les gens présents. Une histoire d’amitié virile est ici amorcée, le succès inattendu de cet album prévu comme unique a conduit l’auteur à donner discrètement une suite. Seuls les connaisseurs patentés de l’œuvre de cet auteur savent qu’"Un après-midi d’été" publié deux ans plus tard est un album qui permet de retrouver deux des trois principaux personnages de "Trois éclats blancs", le dernier étant décédé durant la Grande Guerre. Dans le même style graphique proche d’Hugo Pratt, la série "Chroniques outremers" du même auteur nous amène des bords de l’Adriatique à l’entrée du golfe de l’Amazone, en passant par Gibraltar et Saint-Nazaire tout en s’attardant au Mexique. L’action dans cette série se déroule autour du début de l’année 1915.