L'indice de la peur
de Robert Harris

critiqué par Dirlandaise, le 22 septembre 2012
(Québec - 69 ans)


La note:  étoiles
Argent et haute technologie
J’ai découvert Robert Harris en lisant l’excellent « Fatherland ». Donc, je lui ai fait confiance une seconde fois pour apaiser ma soif de thriller du moment et je n’ai nullement été déçue au contraire d’autant plus que l’histoire se passe dans le milieu de la bourse et des traders. Alexander Hoffman est un génie de l’informatique. Ayant été privé de la possibilité de poursuivre son œuvre au sein du CERN, il fait une grave dépression. Il est ensuite approché par Hugo Quarry, un très riche investisseur qui devient son associé. Ensemble, ils fondent « Hoffmann Investment Technologies », un société d’investissement contrôlée entièrement par ordinateur grâce à un algorithme trouvé par Hoffman lui permettant de prévoir les fluctuations du marché et de multiplier les gains à l’infini. Mais comme tout ce qui est informatique, le danger de perdre le contrôle menace d’autant plus que Hoffmann se dit espionné et victime d’usurpation d’identité par un inconnu qui effectue des achats importants en se servant d’un compte à son nom et prend des décisions affectant la société d’un façon telle que la sécurité des investissements confiés à Hoffman et à son associé n’est plus assurée.

L’action se passe sur une seule journée. Robert Harris maintient le lecteur en haleine du début à la toute fin et les nombreux rebondissements et renversements de situation contribuent à captiver l’attention à un point tel qu’il est difficile d’arrêter la lecture pour se consacrer à d’autres tâches essentielles. Si vous n’êtes pas familiarisé avec le vocabulaire de la bourse et les diverses transactions et opérations boursières, vous aurez du mal à tout comprendre car certains passages sont très techniques. Vous apprendrez cependant ce que sont les hedge funds et vous ferez la connaissance d’une artiste dont l’oeuvre est surprenante. Il s’agit d’Angela Palmer dont monsieur Harris a récupéré le travail pour créer le personnage de Gabrielle, l’épouse de Hoffmann.

Avec ce roman, Robert Harris nous fait pénétrer dans un monde d’argent, de grosses fortunes se chiffrant en milliards de dollars. Rien que la maison de Hoffmann a coûté près de soixante millions alors vous pouvez imaginer le reste… Cependant, contrairement à son associé, Hoffmann n’est pas juste motivé par l’argent. Il essaie de trouver une façon d’exprimer son génie en n’ayant plus besoin de dépendre de quelqu’un d’autre. L’argent lui donne donc cette liberté d’action dont il a tant besoin.

Un excellent thriller que je n’hésite pas à recommander à ceux qui aiment ce monde d’argent et de haute technologie dans lequel évolue Hoffmann et son entourage. On ne peut s’empêcher de faire le rapprochement avec Bill Gates et d’autres génies du même acabit. Instructif et captivant.