Contrée indienne
de Dorothy M. Johnson

critiqué par Folfaerie, le 2 décembre 2002
( - 56 ans)


La note:  étoiles
le western dans toute sa splendeur !
Il faut lire de toute urgence ces 10 nouvelles, chef-d'oeuvres de perfection,de cette femme incroyable, classée meilleur auteur western de tous les temps, et dont Hollywood a puisé dans son oeuvre pour en tirer ses plus grands classiques, tels que "la colline des potences", "un homme nommé Cheval" ou "l'homme qui tua Liberty Valence". Novelliste hors pair, écrivain talentueux, précurseur de l'école du Montana (elle a grandi à Whitefish et s'est éteinte à Missoula en 1984, à l'âge de 78 ans, Johnson plante son décor en quelques lignes, et va droit à l'essentiel, sans détours ni fioritures, d'une écriture brève et sèche, économe de mots, avare de descriptions. Ce qu'elle aime Dorothy, c'est l'action ! Outre son style fabuleux, elle se distingue de ses confrères par une absence totale de préjugés. Ses personnages ne sont jamais caricaturaux, pas de "mauvais" indiens ni de "gentils" cow-boys. Elle était d'ailleurs extrêmement bien documentée sur les différentes tribus et n'a jamais commis l'erreur de confondre un Crow avec un Sioux par exemple! Véritable pionnière dans l'âme, Dorothy Johnson revendique au contraire son affection pour les "bad boys", les cow-boys solitaires, son goût pour le courage et la persévérance, et une vie librement décidée, pleinement vécue, à l'image de ces farouches tribus indiennes.
Moi en tout cas j'ai lu et relu avec plaisir ses deux recueils de nouvelles, que je recommande donc particulièrement aux amoureux de la littérature américaine.
Cruautés et beautés de la conquête de l'Ouest 7 étoiles

Je ne suis pas fan des nouvelles en général. Je leur trouve toujours un goût d'inachevé ou manquant d'épaisseur.
Celles-ci, sans toutefois combler ces faiblesses à mes yeux, comptent parmi les meilleures que j'ai lues.

La cohabitation des 1ers colons de l'ouest américain avec les Indiens en constitue le fil conducteur.
On retrouve des histoires d'enfants blancs élevés par les Indiens après la destruction de leur foyer et la mort de leurs parents.
On y découvre la dure vie de pauvres gens partis tenter l'aventure du côté de la "Frontière" et qui se retrouvent sans défense face aux raids meurtriers des Indiens.
D'autres encore nous font partager les us et coutumes indiennes du point de vue d'un Crow ou d'un Sioux.

Il est fascinant de voir à quel point les visions des deux camps étaient si éloignées. Et dans le même temps, certains parvenaient à communiquer et même à vivre ensemble.

Dorothy M. Johnson utilise les mots justes pour traduire l'âpreté de cette période et nous fait également voyager dans la beauté des plaines et des collines.
Ses histoires finissent souvent par une vieille femme ou un vieillard qui raconte sa vie et nous laisse songeur, à chaque fois.

Lejak - Metz - 50 ans - 16 mars 2014