Vercors, le combat des résistants
de Alain Bouton (Scénario), Mathilde Ferguson (Scénario), Michel Faure (Dessin)

critiqué par JulesRomans, le 17 septembre 2012
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Maquisards nous voilà !
Une bande dessinée historique, dont l’action démarre à l’automne 1943 à Grenoble où un jeune Français trace des “V“ un peu partout, y compris sur le dos des manteaux des officiers allemands qui comme chacun sait prennent le tramway pour se déplacer … Voilà bientôt le rappel de la manifestation du 11 novembre 1943 dans cette ville, mais celle-ci se produit devant le monument aux diables bleus du parc Mistral et pas au monument consacré aux morts de la commune comme le dessin nous le fait croire. Bref cela démarre en fanfare … Le jeune héros est arrêté mais son voisin un policier collaborateur négocie, sans rien demander à l’intéressé, un engagement pour lui d’aller travailler dans trois mois en Allemagne lorsqu’il aura dix-huit ans, afin de lui éviter la déportation. Le jour de ses dix-huit ans, il reçoit une convocation pour le STO. Le “O“ signifie “obligatoire“ et s’adressait à ceux qui avaient de 20 à 22 ans, d’où des questionnements sur la confusion créée dans l’esprit du lecteur. On a donc dépensé huit pages pour mal introduire le sujet. Dans le maquis qu’il rejoint, il fait preuve du plus grand héroïsme comme la tenue régulière de son carnet nous l’apprend, un acte d’écriture qui tient cette fois plus de l’inconscience du scénariste que d’autre chose. Il faut aller dans les pages documentaires pour trouver sous le titre “L’histoire vraie du Vercors“ une éphéméride allant de septembre 1939 au 8 mai 1945 et quelques points de réflexion autour du sujet. On notera qu’aucune réflexion n’est menée dans cette partie sur le commandement au Vercors, alors qu’ont largement été mis en cause les officiers qui encadraient ce maquis. Leur stratégie fut celle de Verdun dans une action de guérilla. On pourrait légitimement argumenter que dans les ouvrages pour la jeunesse, un tel point n’a pas sa place, mais il explique l’hécatombe chez les maquisards. Le massacre des maquisards fut une tragédie, on aurait pu confier le récit de son histoire en BD à des scénaristes et un dessinateur un peu plus expérimentés. Si l’ouvrage se revendique du patronage de l’éducation nationale et du Site national historique du Vercors c’est uniquement le dossier documentaire que ces derniers ont produit, et ils n’ont pas eu un droit de regard sur le contenu de la BD. Le sujet est trop ambitieux pour des 12-15 ans et traité de façon trop didactique pour les 16-18 ans et les adultes.