Le coursier de Valenciennes
de Clélia Anfray

critiqué par Yeaker, le 12 septembre 2012
(Blace (69) - 51 ans)


La note:  étoiles
Aïe, aïe, aïe
Un homme s'acquitte de sa promesse de transmettre les derniers mots d'un camarade de déportation à sa veuve quelques années après la fin de la guerre.
Or ce courrier comporte également la désignation de celui qui le dénonça. Avec la famille le personnage part à la recherche du responsable.
Livre sur les rapports humains et sur la notion de devoir.

Après la promesse implicite des deux bonnes premières pages où nous accompagnons le personnage jusqu'au seuil de sa destination, le livre se désagrège subitement.
Un livre qui démontre encore une fois qu'écrire un livre ne suffit pas pour faire de la littérature. Il est possible qu’il y ait des trous dans mon résumé, tellement j’ai dormi en lisant ce livre.
Tout est dans la finesse 10 étoiles

Le résumé du livre est rapide, seulement 4 jours sont comptés dans le récit. Pour moi, ça reste un premier roman qui promet...

Les thèmes de la confiance, de la trahison et de la renaissance d'une génération après la décimation d'une autre peuvent être découverts entre les lignes, ne sont pas évidents mais se trament dans la tête du lecteur après avoir posé le livre.

J'ai apprécié le style de l'auteur, tout en finesse, des descriptions de scènes qui grâce à de tout petits détails transposent le lecteur directement dans l'ambiance. L'auteur réussit à nous faire sentir la pluie dégouliner dans la nuque, alors qu'on est bien au chaud dans son lit...

Personnellement, l'usage de comparaisons pronominales (que je préfère) me sont très agréables. Par exemple, page 13 : "Devant l'établissement, trois lycéennes stationnaient sous un grand parapluie demi-deuil (...) Une grande bringue engoncée dans un corps tout brun était particulièrement loquace. Perchée sur ses deux cannes tordues qui avaient manifestement poussé trop vite, elle avait des airs de héron garde-boeuf."

De plus, les descriptions de la ville de Valenciennes sont variées et plaisantes et donnent envie de découvrir ce coin de France.

Le fond est réduit, pour laisser plus de place à la forme... Un beau texte à conseiller.

Yotoga - - - ans - 31 janvier 2013


Vengeance primaire sans surprise 4 étoiles

Nous sommes plongé dans une histoire de vengeance de l’après-guerre non préméditée mais à quoi conduisent le groupe et les intentions prêtées à l’autre. Les petits chapitres pèsent leurs descriptions d’époque. On se sent lourd dans la grisaille de la reconstruction et on devine le résultat de ces quelques jours passés à accomplir une promesse. Un air de déjà vu imprègne le récit monotone qui ne fait montre d’aucune innovation stylistique ou autre.

Simon, un représentant en chaussures juif du centre du Puy-de-Dôme qui aurait voulu être artiste peintre, 6 ans après la fin de la 2ème guerre mondiale pendant laquelle il a été prisonnier dans un camp de travail, se décide à porter à la femme de Pierre Weill, compagnon d’infortune qui leur récitait des poésies et en composait, l’enveloppe que ce dernier lui a remis pour sa femme avant qu’il ne disparaisse. Il a retrouvé sa famille qui a changé de nom et s’appelle Viéville à Valenciennes et entreprend le voyage pour s’y rendre. Là, il trouve une maison bourgeoise et remettra l’enveloppe à la belle-sœur de Pierre (puisque sa femme est morte déportée) qui élève leurs enfants devenus de jeunes adultes. Elle contient une lettre d’amour à sa femme et le nom du douanier qui les a trahi.

IF-1012-3966

Isad - - - ans - 27 octobre 2012