Le roman des croisades, tome 1 : La croix et le royaume
de Michel Peyramaure

critiqué par Patman, le 28 novembre 2002
(Paris - 62 ans)


La note:  étoiles
Un roman...pas assez romancé !
Avec de premier tome du « Roman des Croisades », Peyramaure nous entraîne sur les routes de la Palestine de la période allant des préparatifs de la première croisade à la prise de Jérusalem d'abord (1095 – 1099) jusqu'à la reconquête de la ville par Saladin (1187),
sans oublier d'évoquer longuement au passage les règnes des différents rois qui se succédèrent sur le trône de la ville sainte. Inutile donc que je m’épanche sur le récit, il est tout simplement parfaitement lié chronologiquement aux faits historiques que les amateurs connaissent depuis bien longtemps. Et c'est peut être là, paradoxalement,
toute la faiblesse de ce livre ! En effet, les personnages fictifs mis en place dans la première partie du livre (la
1ère Croisade commandée par Godefroy de Bouillon et le Comte de Saint-Gilles) apparaissent noyés dans le flux historique, sans consistance « dramatique » et donc peu crédibles alors que le propre d’un « bon » roman historique est de nous rendre « réel » un personnage inventé ! Les quelques chevaliers que nous suivons dans cette première partie semblent désincarnés, simples faire-valoir destinés à nous faire suivre la longue marche des croisés durant 200 pages. On ne peut évidemment que le regretter.
La seconde partie, si on a eu la patience d’aller jusque là, renoue heureusement avec la tradition du bon roman historique plus digne du talent de Peyramaure. Elle a pour héros un personnage déjà plus attrayant. Etienne Josserand, né en Palestine d'un père chevalier normand et d’une mère syrienne, élevé dans les deux cultures, est notre guide dans ce panier de crabe qu’est le Royaume de Jérusalem. Devenu Templier, il a accès à toutes les portes ce qui permet au lecteur de devenir le spectateur privilégié de la 2ème Croisade mais aussi des complots, meurtres et petits « arrangements » divers qui firent que cet état chrétien, solidement fixé, tel une épine au cœur du monde musulman, fini par se déliter complètement, et tomba comme un fruit mûr aux mains de Saladin. Le tome deux, paru récemment et intitulé « Les Etendards du Temple », aborde les Croisades suivantes, qui ne prendront définitivement fin qu'en 1291. A lire par ceux que la période intéresse, les autres pouvant s'en abstenir. D’autres auteurs ont abordés, parfois magnifiquement, le sujet : Amin Maalouf et son fameux « Les Croisades vues par les Arabes » ou encore Georges Bordonove (à qui ce roman est dédicacé) avec « Les Lances de Jerusalem ».