Snuff
de Chuck Palahniuk

critiqué par Antihuman, le 20 novembre 2012
(Paris - 41 ans)


La note:  étoiles
?
Sur la page de garde il est inscrit spécialement par l'éditeur: Chuck Palahniuk dénonce la face obscure de la bien-pensance. Oui peut-être; mais à mon humble avis il a déja été plus inspiré dans le genre "gros calibre" et il n'y a pas de quoi se taper 600 acteurs X dans une salle d'attente. En ce cas présent ce type chéri du brûlot mainstream ne fait qu'ébruiter sa réputation en tombant dans le piège de cet actuel white-trash (d'ailleurs gay ou non) tellement distingué et en même temps trop ordurier qu'on voit parfois à la télé et qu'on entend à la radio, sinon simplement misogyne entre les lignes, dans les chapitres tout y est du style soit pute, soit ménagère, soit bien sûr "tu la veux ma grosse...." Ou défonceur de portes ouvertes ou plutôt à choquer le regard du bourgeois derrière sa casquette Van Dutch. Le fait est qu'on peut de temps à autre apprécier cet auteur tout comme moi après avoir lu quelque de ses oeuvres, mais n'en déplaise à ces précieux branchouilles de pacotilles (sinon hystériquement illettrés) qui pensent que c'est tout-nouveau-donc-beau-et-chaud, cet ouvrage est desservi d'une certaine finesse il devrait vraiment le regretter un jour. Cela est très décevant et également, il faut bien le convenir, à peine envisageable tout en étant digne d'un B-movie de Roger Corman à la limite quand les extrêmes se rejoignent. Je n'ai pas trop aimé pour tout dire, on pourrait aussi promouvoir le lance-flammes comme instrument de paix sociale quoique je doute que cela serve au fondement la cause humaniste. Enfin sans ergoter et comme il fallait s'y attendre quand on érige un trouble psychologique en tant que comportement ultime, cette écriture publiée parle parmi ses pages didactiques du milieu de porno puis évidemment de plusieurs de ses nymphomanes si séductrices.

Pour terminer j'avoue que j'ai lu ce précis médical surtout en pointillé et en diagonale - personnellement j'ai au demeurant un léger problème avec la nouvelle littérature tout en songeant intérieurement que les cuts actifs n'y manquent que trop - comme de toute façon cette autofiction tellement parfaite et super recommandée des médias, chacun sait bien au fond de lui qu'il arrive que nous nous rebellons tous autant que nous sommes, à nous inventer ensuite deux ou trois excuses. Par conséquent c'est vrai que j'aurais tendance à nier au final tout en bloc, ainsi que cette juste oie blanche de souche anglaise que j'ose être par moments et de manière idem par peur de me salir (même si je m'astreins pour ma part et par simple honnêteté intellectuelle à ne pas fermer toutes les portes comme tant d'autres) mais là j'ai trouvé qu'il allait bien trop loin. De toute façon peu ragoûtant dans le genre.
Du Palahniuk 4 étoiles

Alors certes la prose n'est pas l'atout principal de cet ouvrage et le langage familier est devenu la norme chez l'auteur.
Cependant, il faut bien lui rendre hommage en ce sens qu'en prenant pour trame de fond la réalisation d'un film porno il aurait facilement pu tomber dans le graveleux et la facilité. Pour ma part il n'en est rien car en plus de faire sauter certains clichés liés à ce milieux, il évoque des questions plus existentielles (si, si...) qui touchent aussi bien les protagonistes du livre à qui tout un chacun pourra peut être s'identifier.
Loin d’être un livre orgasmique, on passe néanmoins un bon moment de détente.

Seb - - 47 ans - 17 juin 2015


on en prend "plein la gueule" 8 étoiles

Pour ma part je ne suis pas du tout d'accord avec la critique de "Antihuman". Quand on lit un Palahniuk il faut s'attendre à du Palahniuk, c'est à dire du cru, du décalé, du non-conformiste, du un peu vulgaire. Il ne faut pas s'attendre à de l'aseptisé ni à du édulcoré. Et bien voilà, j'ai trouvé là un très bon Palahniuk qui nous fait réfléchir sur des sujets très intéressants et très profonds (la recherche de soi, de ses racines, les regrets que l'on peut avoir dans la vie...) alors que la forme et le contexte sont tout le contraire puisqu'il s'agit d'un backstage de film porno.

Palahniuk, avec son écriture tellement atypique, tellement décousue, sèche, passant parfois du coq à l'âne, nous perdant entre les sujets et leurs actions nous délivre, selon moi, un de ses tous meilleurs bouquins. De la même manière que Fight Club nous plonge dans nos fantasmes inconscients et dans la schizophrénie à son paroxysme, ici Snuff nous montre jusqu'à quel point une vie (ou plusieurs dans le cas de ce bouquin) peut être bouleversée en fonction de ce que l'on croit être une réalité, ou être son passé, alors qu'au final on est complètement à côté de la plaque.

Il est très difficile d'en parler sans dévoiler la fin, je vais donc m'arrêter là mais conseille vivement ce bouquin, du moins aux adeptes des folies et du non-conformisme palahniukien.

Clubber14 - Paris - 44 ans - 29 août 2014


Déçu 6 étoiles

Comme beaucoup j'ai découvert Chuck Palahniuk à travers l'adaptation cinématographique de son roman « Fight Club ». Je cherchais un roman décalé, choquant qui sorte de l'ordinaire. J'ai donc hésité entre un "Charles Bukowski, Irvine Welsh et Chuck. Et me voici avec "Snuff" dans les mains. Je ne sais pas si c’est le roman, que je devais lire en premier, pour me faire une idée de son talent. Car je n'ai pas été emballé. L'histoire se passe dans les coulisses d'un gangbang où s'entrecroisent quatre personnages : trois hommes en "attente" au milieu d'une pièce en compagnie de six cents hommes, des chips, une odeur de crème à bronzer, de transpiration et de pisse, et une femme “Sheila” qui dirige “la scène” avec son marqueur et son chrono. L'actrice principale "Cassie Wright" est peu présente, à part quelques flashback de Sheila en sa compagnie, avant le gangbang et diverses anecdotes hollywoodiennes sans grand intérêt. Comme on peut s'y attendre les mots sont crus, vulgaires et les situations parfois ennuyeuses. Difficile, il est vrai, de faire un roman sur un tel sujet, on suit l'histoire sans vraiment s'intéresser en attendant un dénouement inattendu, mais malheureusement il ne viendra jamais. Je referme ce livre, un peu déçu. Était-il nécessaire d'écrire ce livre ? Je me dis que si ce roman avait été celui d'un inconnu, il serait vite tombé dans l'oubli. Mais, j'accorde une seconde chance à l'auteur de me faire découvrir son univers avec un de ses précédents succès, certainement plus intéressant.

Fabian - - 43 ans - 21 janvier 2013