L'enlèvement de Sabina
de Felicia Mihali

critiqué par Libris québécis, le 29 août 2012
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Relation hommes-femmes
Inspiré de l'enlèvement des Sabines de la mythologie romaine, ce roman traite des relations entre les hommes et les femmes. Les Comans invitent les Slavins du village voisin pour une soirée festive. La bonne chère est accompagnée de vin qui coule à flot. Les ravisseurs, s'abstenant de trop boire, profitent de la soûlerie générale de leurs hôtes pour ravir les filles slavines afin de les marier aux célibataires comans. On pourrait s'attendre à des représailles aux lendemains des festivités. Eh, bien non !

Bien accueillies dans leur nouvelle communauté, ces jeunes femmes se marient tout en obtenant les mêmes droits que leurs pairs originaires du village. Comme Romulus, le fondateur de Rome, qui assure la sécurité des Sabines enlevées, Onou, le chef du village, voit à la sécurité des Slavines. Le bonheur et la paix caractérisent ce lieu béni du ciel. Les femmes bénéficient même d'une grande liberté. Elles fondent des entreprises, dont les revenus profitent à leurs maris plutôt fainéants. Et quand elles deviennent veuves, Onou se charge de les ramener dans leur village natal. Ce traitement est presque trop beau pour être vrai. Y a-t-il anguille sous roche ?

Ce conte féministe et quelque peu fantastique dessine le ciel qui chapeaute nos sociétés modernes. On suit avec plaisir la manière de tricoter des relations, qui profitent aux femmes aux dépens des hommes. Des relations tragiques, teintées d'un ludisme qui dédramatise l'œuvre pour la rapprocher des contes, qui s'en prennent au soi-disant sexe faible, comme le méchant loup sur le passage du chaperon rouge.