Une femme nommée Moïse
de Tennessee Williams

critiqué par Pendragon, le 22 novembre 2002
(Liernu - 54 ans)


La note:  étoiles
Cata - strophe ? - clysme ? - tonie ? - ... ?
Mwouais bon ! Que dire, qu’écrire sur ce livre qui, précisons-le d’emblée, ne m'a pas particulièrement plu… Doux euphémisme de ma part !
Le héros est un écrivain de trente ans, complètement paumé, au talent aussi absent que les dollars le sont de son portefeuille. Il a vécu une histoire d’amour avec Lance, un patineur sur glace noir, qui est mort d'une mauvaise chute, brisant la glace en même temps que la vie et les espoirs de notre (anti-)héros. Celui-ci est aujourd’hui avec Charlie, de dix ans plus jeune et il se pose des questions à la Dorian Gray sur le sens de sa vie, sur sa débauche, sur ses écrits et sur sa vie de clochard de Greenwich Village.
Moïse, elle, est une femme, une amie de Lance, une peintre disjonctée qui habite un pâté de maisons plus loin et qui joue le rôle de la diva ou de la pythie, selon les élans de l’auteur.
Le style est coupé, savant mélange de drogue et d'alcool me semble-t-il, et les idées exprimées, quand elles sont claires et lisibles, ne sont pas forcément compréhensibles ! Tennessee Williams, pourtant auteur connu et reconnu, nous livre ici une drôle de roman qui ne mérite certainement pas que l'on s’y attarde…
la marge pour donner un sens à l'existence 9 étoiles

Pas du tout d'accord avec Pendragon. Il me semble que la portée de ce roman ne peut être comprise si on le lit simplement au premier degré en essayant de jauger l'histoire sur la base de ses rebondissements.
Perso, je crois qu'il faut voir plus loin. "Une Femme nommée Moïse" c'est à mon avis plutôt une réflexion sur le sens de la vie. Si l'on suit la trajectoire de quelques paumés, c'est parce qu'ils ont eux-même choisi d'évoluer en marge. Le choix qui leur était offert était de soit reproduire la façon de vivre de leurs parents (ce qui leur semblait indigne), soit d'essayer de définir eux-mêmes ce qui pouvait donner un sens à leur existence. Dans ce roman, on suit la destinée de gens qui cherchent soit dans l'art, soit dans le sexe, soit dans l'hystérie ce qui les fera exister, ce qui rendra compte avec le plus d'acuité de ce qui leur paraît devoir être réel.
Perso, je trouve que c'est extrêmement bien réussi, voire que c'est du grand art. Toute personne s'étant un jour posé des questions sur la finalité de son existence ne peut que se sentir en résonance avec les réflexions (sous-jacentes) du livre.

B1p - - 51 ans - 22 janvier 2004