La grimace
de Heinrich Böll

critiqué par Pucksimberg, le 27 août 2012
(Toulon - 44 ans)


La note:  étoiles
Une virulente critique de l'Allemagne
Hans Schnier, fils d'un magnat de l'industrie, n'entend pas suivre un chemin qui semblait clairement tracé étant donné le statut de sa famille. Il souhaite devenir clown. Sa vie bascule quand Marie la femme qu'il aime le quitte pour un autre. Il devient trop marginal, on le voit d'un mauvais oeil, les groupuscules catholiques n'ont plus un regard positif sur lui. C'est le début de la déchéance : celui qui aurait pu être un parfait fils à papa va connaître l'alcoolisme, la mendicité, la révolte ...

Il va devenir un clown malheureux mais avisé. Il assène des vérités et sa franchise étonne. Le roman s'apparente à de longs monologues. Hans Téléphone régulièrement aux siens et ce ne sont que des règlements de compte.

Heinrich Böll, par le biais de son personnage, éreinte l'hypocrisie de l'Allemagne au lendemain de la guerre par le personnage de la mère de Hans qui souhaite se donner bonne conscience. ( Böll appartient au mouvement que l'on appelle "la littérature des ruines", groupe d'écrivains allemands qui n'ont pas hésité à critiquer leur pays et certains choix après la seconde guerre mondiale ... ). L'histoire se déroule pourtant bien après la guerre, mais on ne peut effacer en quelques années des épisodes traumatisants. Il critique aussi certains groupes catholiques, l'univers bourgeois conformiste et les industriels.

Un roman dur, sombre, révolté qui reflète le mal être de certains intellectuels allemands.