Les noces sauvages
de Nikki Gemmell

critiqué par Pendragon, le 17 novembre 2002
(Liernu - 53 ans)


La note:  étoiles
Où se trouve le vrai désert ?
Nikki Gemmell est, me semble-t-il, la première australienne critiquée sur le site. et il était temps qu'elle y apparaisse ! Son écriture est souple, déliée, franche et directe et elle a, ma foi, quelque chose à dire car, bien entendu, en toile de fond se trouvent toujours et encore les problèmes de confrontation de cultures entre blancs et aborigènes !
Le roman qu'elle nous offre ici est le récit d’une quête, la recherche intense et profonde de Snip, de son passé, de son père, et le sens qu’elle peut donner à sa vie. Snip est artiste peintre et elle reçoit un petit héritage de sa grand-mère avec pour seule instruction, un ordre : « Traque-le ! » et la voilà partie à bord de son gros 4x4 au travers des déserts australiens pour rejoindre Ayers Rock, là où s’est établi celui qui fut son père… mais l’est-il toujours ?
A mesure que les pages défilent sous les yeux et les colorent de sable rouge, on en apprend plus sur la vie de Snip, sur son enfance pas très heureuse, sur ses parents qui se déchirent, sur cette fuite en avant, sur son besoin viscéral d'amour et sur ces expédients qu’elle se croit en droit de prendre pour attirer l'attention de ce père si éloigné.
La route est longue de Sydney à Alice Springs, la ville du centre rouge, à côté du Rock, et Snip prend donc un jeune gars avec elle pour partager les frais d'essence et les heures de conduite. Et ce qui devait arriver arrive… Snip pourrait-elle enfin trouver le bonheur auquel elle aspire depuis tant d’années ?
Roman introspectif, fortement autobiographique, il tisse de manière très fine la toile des relations humaines teintées d'amour filial, paternel et conjugal… le tout dans une trame australienne peu encline à ce genre de consonances. A découvrir !
Sans saveur 5 étoiles

On aurait du mal à imaginer un roman portant sur l'Australie et où les aborigènes ne sont pas cités au moins une fois. Nikki Gemmell confirme cet a priori en nous livrant un roman où les moeurs aborigènes sont au centre de tout. L'héroïne est un personnage peu attachant. On la sent paumée, mais l'auteur met trop l'accent sur cet aspect de son comportement, ce qui devient vite agaçant. Ses origines et son enfance ne nous sont dévoilées qu'au fur et à mesure et par petites touches, alors que c'est peut-être ce qu'il y aurait eu de plus intéressant dans le livre.
L'évocation des différents lieux de l’Australie "rurale" et urbaine est divertissante, surtout lorsque l'auteur se penche sur les relations entre les hommes et femmes de ces deux mondes, sans prendre parti pour un quelconque groupe social. En revanche, le coup de foudre amoureux qui se tisse en arrière plan est lourd et plein de clichés.
L'écriture de l'auteur (on ne peut pas parler de style) est insignifiante, il n'y a rien à dire dessus, en mal ou en bien.
Finalement, je n'ai pas aimé ce livre, mais je tenterai peut-être ma chance avec d'autres romans de cet auteur qui ne m'a pas dégoûtée pour autant.

Elya - Savoie - 34 ans - 18 janvier 2012


Enlisé 6 étoiles

J'ai retrouvé avec plaisir le style d'écriture de l'auteur, que j'avais déjà beaucoup apprécié dans son premier roman. Ce côté incisif et sans détour pour évoquer les moindres soubresauts de l'âme et du corps, à l'image de ce besoin vital d'introduire des scènes où le corps affirme sa préséance sur l'esprit. Les thèmes développés sont très intéressants - quête identitaire, les aborigènes, le sens de la vie suspendue entre passé et futur - mais malgré tout, cela n'a pas suffi pour que j'adhère complètement au récit, auquel j'ai nettement préféré "la traversée".

Heyrike - Eure - 56 ans - 13 novembre 2006


vers une reconnaissance des la littéraure australienne ? 7 étoiles

Je suis d'accord avec toi,c'est un excellent bouquin, même si j'ai préféré son premier, Traversée, que j'ai d'ailleurs critiqué ici. Je crois savoir qu'un troisième livre est en préparation, j'ai également hâte de le découvrir.C'est tellement rare de dénicher des auteurs australiens traduits en français. Bonne nouvelle, une littérature "aborigène" commence à émerger et à être connue du grand public. Pourvu que ça dure !

Folfaerie - - 55 ans - 17 novembre 2002