Nuit blanche à Madras
de Sarah Dars

critiqué par Rotko, le 12 novembre 2002
(Avrillé - 50 ans)


La note:  étoiles
Le brahmane est intuitif !
Une intrigue policière en Inde, avec comme détective un brahmane qui rivalise avec la police officielle pour démasquer un criminel, voilà qui dépaysera, pense-t-on ! certes la vie quotidienne avec les usages et les rites, les tabous officiels et les pratiques réelles, sont ainsi mis à notre portée. Pourtant la ville de Madras, présente par le nom de certains lieux, ne vit pas réellement. Notre brahmane détective semble en revanche bien connaître l'âme humaine, mais il serait plus sympathique si son humour était moins noir, (Sarah Dars parle d'"humour grinçant" p 86 et de "plaisanterie de mauvais goût" p 87), et s'il affectait moins l'amitié pour confondre le coupable. En fait le brahmane Doc s'appuie moins sur l’étude des indices que sur un flair "intuitif" qui lui ouvre la voie de la vérité. L'intrigue policière reste donc somme toute conventionnelle. Le roman se lit, mais sans le grand plaisir escompté. Le lecteur, soucieux de voir une autre civilisation par le biais du polar, préfèrera les enquêtes du Juge Ti de Van Gulik, et pour la connaissance de l'Inde, l'excellent "garçon convenable" de Vikram Seth, auteur dont je me lasse pas de dire du bien :-).
La nuit est courte. 6 étoiles

S. Dars est une Orientaliste, passionnée de l’Inde. Elle a trouvé qu’écrire des « polars »indiens était un bon moyen de faire partager, diffuser sa connaissance du pays, des Indiens, en tout cas des Tamuls puisque Doc, le Brahmane, héros récurrent, est un Tamul qui vit à Madras.
Le brahmane Doc est un médecin, comme son diminutif l’indique. A l’occasion, il est aussi enquêteur, intercesseur entre la police et la caste la plus élevée d’Inde, les Brahmanes, quand ceux ci sont concernés.
L’intrigue est consistante. Le suspense maintenu jusqu’au bout, la crédibilité, totale. Alors d’où vient que je ne marche pas totalement ?
S. Dars ne doit pas être destinée à écrire des polars. Peut-être trop de didactisme, de volonté pédagogique ? Peut-être ? Je ne sais pas. Je ne suis pas rentré dans le jeu, dommage. Je relirai à l’occasion d’autres épisodes du Doc. Peut-être serai-je amené à revoir ma position ?

Tistou - - 68 ans - 21 août 2005