Les lieux communs
de Xavier Hanotte

critiqué par Patman, le 12 novembre 2002
(Paris - 62 ans)


La note:  étoiles
Deux en un
Un nouveau Xavier Hanotte, indéniablement, c'est un événement en soi dans le petit monde littéraire belge. Nous étions nombreux à attendre le 4ème roman de l'ami Xavier, le voilà, tout chaud, tout beau. A la fois surprenant et sans surprises. Je m'explique. Sans surprises, car le style Hanotte est là, on reconnaît tout de suite la patte de l'auteur. La 1ère guerre mondiale est là aussi, très présente comme dans le précédent ouvrage "Derrière la colline"...mais surprenant quand même par l'absence de Barthélemy Dussert et du poète Wilfred Owen et surtout, par sa structure. En effet, il nous raconte deux histoires distinctes, dont le seul point commun apparent au début est le lieu de l'action : Bellewaerde, petit patelin flamand bien connu pour son parc d'attraction. Une histoire se déroule de nos jours,en mai 2001, nous y suivons les tribulations d'un groupe d'entreprise en journée récréative au parc de Bellewaerde à travers le récit (souvent drôle) d'un petit garçon de 10 ans. L'autre histoire se déroule en mai 1915 au même endroit, un groupe de soldats canadiens monte en ligne au plus fort de la bataille, le narrateur en est Pierre Lambert, caporal d'origine belge. Petit à petit, les deux histoires se rejoindront pourtant, mais...chut ! Je n'en dis pas plus.... Encore un excellent Hanotte qui enchantera les fans (Persée et Féline en tête). J'espère quand même que l'ami Xavier n'a pas enterré définitivement le commissaire Dussert !
Mémoires de guerre 10 étoiles

Xavier Hanotte dresse un parallèle constant entre deux époques. Un chapitre "2002" succède à un extrait "1915" et ainsi de suite, avec de retentissants échos qui font appel aux souvenirs.
L'écriture est belle, tendre et touchante. C'est un superbe hommage rendu à des gens, des soldats, volontaires ou non, qui ont donné leur vie et leur âme à un lieu. Les dernières pages sont, sur ce point, superbes.
Grâce à cet entremêlement d'époques, l'humour succède à la révolte, la rage fait place aux sourires... cela aère considérablement le récit et le rend plus humain encore. Deux portraits principaux, un caporal nommé Pierre, un petit garçon, Serge... deux parcours qui finiront par se rejoindre.
Je suis tombée sous le charme. De l'écriture, du style Hanotte, de l'histoire, de tout cet amour. Une merveille de livre!

Sahkti - Genève - 50 ans - 3 octobre 2005


Pas entré dedans 5 étoiles

L’écriture est assez fluide, mais jamais je ne suis entré dans le roman.
La chute est vraiment trop tardive à mon gout (même si une chute est évidemment toujours à la fin... quoique...)
J'attendais plus d'inter-relations, plus importantes, entre les deux histoires...

Tout de même déçu parce qu'en lisant le résumé, j'étais très motivé de commencer cette lecture...

Manumanu55 - Bruxelles - 45 ans - 24 mars 2005


Un passé bien présent 8 étoiles

Bellewaerde 2002. Un car se dirige vers un célèbre parc d’attractions de la région d’Ypres. A son bord, un groupe d’employés d’une entreprise bruxelloise, mené par la gentille organisatrice Bérénice.
Bellewaerde 1915. Ici, l’ambiance est nettement moins festive. Un car emmène un groupe de soldats canadiens vers les premières lignes du front.
Xavier Hanotte est un virtuose. Dans ce roman, il arrive à tisser un véritable chassé-croisé entre passé et présent. D’un côté, l’histoire est vécue par Serge, garçon de huit ans et neveu de la pétulante « Béré ». Insouciance, bonne humeur, blagues grivoises sont les maîtres mots d’une journée de fête. De l’autre côté, restituée par le caporal belge qui commande les recrues, une atmosphère chargée de peur et d’angoisse. Des grondements sourds se font entendre au loin dans la campagne flamande. Les obus pleuvent toujours plus nombreux. La mort se rapproche. De la futilité à la tragédie, il n’y a qu’une page à tourner !
Et par un subtil jeu de correspondances, Xavier Hanotte parvient à lier ces deux histoires aux ambiances résolument antagonistes. Dans ces « lieux communs », l’enfant marche dans les traces de ses illustres prédécesseurs. Il n’a cependant aucune conscience du drame qui s’est joué là un siècle plus tôt. Au fil de son agréable journée, l’enfant rencontrera à de nombreuses reprises un vieil homme muni d’une pelle. Qui peut-il bien être ? Quelle recherche peut-il bien entreprendre aux abords du parc d’attractions ? Quel secret peut-il bien cacher ? A vous de le découvrir !

Nothingman - Marche-en- Famenne - 44 ans - 27 septembre 2004


Le Plisnier... 8 étoiles

Le visionnaire Patman terminait sa critique par cette prophétie : "Ce livre a obtenu les prix littéraires suivants : pas encore mais ça ne saurait tarder !" Je viens de l'apprendre (et si ça n'est pas un scoop, ça ne doit pas en être loin) : Xavier Hanotte, hennuyer de naissance, obtient le prix Charles Plisnier, soit le plus important décerné par la Province de Hainaut, pour son quatrième roman.
Une récompense méritée pour un roman intéressant qui fait alterner, un peu à la façon du Nicolas Ancion de "Quatrième étage", deux narrations en parallèle. Dans l'une, le narrateur est un petit garçon qui part pour Bellewaerde (le parc d'attractions) avec sa tante Béré et un groupe d'employés bruxellois dont certains plutôt beauf'; dans l'autre, Pierre, qui rentre au bercail après une longue absence, raconte la guerre 14-18 d'un groupe de soldats canadiens, du côté de... Bellewaerde. Une belle maîtrise de la narration, un récit au présent, vif et rapide. Une nouvelle réussite pour Xavier Hanotte.

Lucien - - 69 ans - 24 novembre 2003


Excellent mais trop court 9 étoiles

Je suis entièrement d'accord avec tout ce qu'a écrit Patman sur le dernier Hanotte. Rien à ajouter, si ce n'est que j'ai énormément apprécié les quelques parallèles entre les deux histoires, lorsque les péripéties du petit garçon dans le parc deviennent une sorte de métaphore des actions du héros. Ainsi, lorsque Serge participe à une attraction aquatique, on retrouve Pierre pataugeant dans une rivière au chapitre suivant. Ou encore, Serge joue au tir à pipe et Pierre, lui, défend sa peau en tirant sur l'ennemi. J'ai juste un regret. Le roman est trop court. Ce qui entraîne un manque de profondeur des personnages, à mon avis.
Cela m'a un peu déçue car je n'ai pas su m'attacher aux personnages comme je l'ai fait pour l'inspecteur Dussert et Katrien Verhaert, pour ne citer qu'eux.
Oui Patman, je suis d'accord avec toi et j'espère aussi retrouver bien vite Barthelemy Dussert et les autres.

Féline - Binche - 46 ans - 15 novembre 2002