Voyage en Italie
de Jean Giono

critiqué par Veneziano, le 13 août 2012
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
La quête de la vie sincère, plutôt que de la beauté
Jean Giono est tout étonné lui-même d'avoir résolu de voyager, lui qui bouge peu ; et l'Italie n'est pourtant pas bien loin de sa Haute-Provence, qu'il connaît et décrit si bien. Il décide de s'y rendre par ces montagnes qu'il affectionne, et en évitant soigneusement cette vulgaire Côte d'Azur. Cette mention, apparemment insignifiante, en dit assez long sur ce qu'il recherche et sur son état d'esprit.
En effet, habitué du monde paysan, affectionnant peu la peinture, il recherche des éléments de vie quotidienne, de sincérité, les points de comparaison et de divergence avec sa proche Provence.

Dans le Piémont et en Lombardie, vers Turin et Milan, il recherche l'ambiance de la réunification italienne, des combats mêlés entre Français et Italiens, qui lui ont inspiré son Hussard sur le toit.
A Venise, il se plaît à fuir les industries patrimoniales et la foule, pour tenter de découvrir comment on y vit, les éléments de simplicité, le calme nocturne après le brouhaha, et la description de la cité ouvrière de Mestre avant son arrivée montre bien sa recherche d'authenticité.

Par la suite, il avoue préférer Padoue, plus naturelle et tout aussi belle, moins artificielle, et moins fausse dans ses rapports et apparence sociales.
Aussi aime-t-il Florence, pour sa gravité, son aspect méridional, ses intrigues, son héritage intellectuel et politique (ce fut la ville de Machiavel, ce qui le fascine beaucoup).

Un certain regard nous est donc ici livré. Il est cohérent et sincère, transparent, le style sec et analytique, à son image. L'auteur assume ses goûts, sa subjectivité, ses origines, ses objectifs, ce qui le dérange et le met à l'aise.
Ce voyage personnel est une occasion, plus que de découvrir ce pays voisin, de mieux connaître l'homme, de le cerner, de mieux comprendre ses repères ; et cela éclaire ou complète ses autres oeuvres, ses écrits sur la Provence, sur le monde paysan, également son roman le plus célèbre. S'il ne présente finalement qu'assez peu de l'Italie, ce qui peut évidemment décevoir, il livre son monde de représentations et de valeurs, et c'est en cela que ce livre n'est pas vain.
Ben moi j'ai adoré ! 9 étoiles

J'étais un petit peu hésitant avant de lire ce livre du grand Giono, rapport à la précédente critique éclair (la "principale" est plus positive) qui en parle comme d'un livre apparemment moyen. Ca et le faible nombre de pages (210) me freinaient un peu. Le nombre de pages, parce que c'est un récit de voyage, et ça signifie donc, forcément, que c'est soit le récit d'un très court voyage, soit un livre assez sec dans ses descriptions. C'est un peu la seconde hypothèse, au final, mais en fait, malgré le fait que Giono, et il le dit lui-même à quelques reprises, n'est pas un grand voyageur, et qu'il ne sait pas très bien retranscrire en mots certaines choses, hé bien j'ai vraiment adoré "Voyage En Italie".
Giono était d'origine italienne via son père, on peut comprendre donc que malgré qu'il fut casanier, il avait envie de visiter le pays de ses origines. Il n'avait pas envie de voir Venise, mais s'est plié au diktat de ses accompagnateurs.trices qui, eux, le voulaient. Bon, il me semble ne pas s'être trop emmerdé en visitant la Sérénissime, mais on comprend qu'il soit plus à l'aise à Brescia, Padoue, Bologne ou dans les Apennins, autres lieux visités (entre autres) dans ce court récit de voyage (un genre que j'adore) vraiment passionnant, très vivant.

Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 15 juillet 2021


Quel ennui! 6 étoiles

Si je savais que Giono ne voyageait jamais, ce récit de son périple en Italie me l'a confirmé!

J'ai fini par en abandonner la lecture, d'ailleurs, tant j'ai fini par me lasser de ses "plaintes".

Toutefois, l’écriture est agréable si le récit l'est bien moins.

Provisette1 - - 12 ans - 30 octobre 2013