Baron rouge, Tome 1 : Le Bal des Mitrailleuses
de Pierre Veys (Scénario), Carlos Puerta (Dessin)

critiqué par JulesRomans, le 5 août 2012
(Nantes - 65 ans)


La note:  étoiles
La légende de l’As des as de la Grande Guerre dépoussiérée de ses mythes
L’histoire de l’aviateur allemand Manfred von Richthofen avait déjà inspiré dans l’univers de la BD Bob Kanigher et Joe Kubert aux USA des environs de 1965 à 1970 avec Le Baron rouge (traduit en français dans les années soixante-dix), en 1985 Micchezzuli dans l’histoire courte L’irrésistible baron incluse dans l’album Petra Chérie, Hugo Pratt en 1980 dans un récit de douze pages tiré des Celtiques, George Pratt en 1991 pour un titre ayant bénéficié de deux traductions en français sous les intitulés Baron rouge : Frères ennemis et Baron Rouge : Par-delà les lignes.

Avec chez Zéphyr BD la série Baron rouge (en trois tomes) on s’éloigne du prétexte fictionnel débouchant sur un romanesque la plupart du temps lié à un seul épisode de la vie du héros des productions précédentes pour une vision historique de l’ensemble de la vie du personnage (y compris sa jeunesse). Cette recherche documentaire se fait en parallèle à un a priori d’un motif qui donne au héros des capacités quasiment surnaturelles à anticiper les dangers et un goût morbide pour la violence à la limite du sadisme. Ces idées ont l’avantage de sortir de sa légende dorée celui que par ailleurs Goering considérait comme la figure d’honneur de l’aviation allemande.

Est constant le souci d’un dessin fouillé rendant l’atmosphère de l’époque même si les fans de l’histoire de l’aviation relèvent que le premier avion du baron dans cette série est de couleur rouge, alors que seul le célèbre triplan Fokker (piloté ultérieurement) avait cette couleur. Ceci nous vaut en marge un éblouissant traitement en huit pages de la ville de Bruges en 1916.

Tant par son contenu général que par l’ambiance chromatique très attrayante, cet album plaira aux adultes et aux jeunes dès dix ans.