Can I Keep My Jersey?: 11 Teams, 5 Countries, and 4 Years in My Life as a Basketball Vagabond
de Paul Shirley

critiqué par Oburoni, le 3 août 2012
(Waltham Cross - 41 ans)


La note:  étoiles
Le Basketball est mon métier
Paul Shirley ? Qui est Paul Shirley ?! Paul Shirley est un basketteur professionnel qui a dribblé le ballon orange de la NBA à des ligues mineures telles que la CBA et l'ABA, en passant par des clubs européens d'Espagne, de Grèce et de Russie. Jamais entendu parler de lui ? C'est normal, il fait partie de la légion de professionnels qui sont passés à la trappe parce que d'autres, meilleurs que lui, décrochent les gros contrats, attirent les médias, gobent l'attention des fans. Les mecs comme lui, en fait, finissent par chauffer les bancs.

Parce que le sport de niveau ce ne sont pas seulement la gloire, les paillettes et les liasses de billets qui se comptent en millions de dollars. C'est aussi des joueurs qui, malgré tout leur talent, vagabondent sans but précis et finissent dans l’anonymat le plus complet pour ne pas avoir survécu dans un univers à la compétition incroyable, où seule l'élite de l'élite peut se faire un nom au prix d'efforts considérables. Parce que, ne soyons surtout pas dupes : Paul Shirley a beau rire de lui-même, écrire d'un style goguenard et plein d'autodérision moqueuse sur ses propres capacités en tant que joueur, lui dont les rêves se fracassent plus d'une fois mais qui néanmoins garde le sourire, il n'en demeure pas moins que, oui, il a du talent. Il a tout de même porté le maillot des Bulls et des Suns en NBA ! Il y a joué une moyenne de 2 minutes par matches, certes, mais quiconque sait apprécier ce que les trois lettres magiques NBA impliquent n'aura sûrement pas là besoin d'un dessin...

Des jets privés aux bus pourris, le bonhomme nous raconte donc ici sa carrière. Une carrière hautement instable, où il fut forcé de déménager au gré des contrats de 10 jours à quelques mois , volant d'une équipe à l'autre et d'un pays à l'autre selon les humeurs d'une poignée de coaches qui, pour la plupart souvent, ont autre chose à faire que de se préoccuper des mecs comme lui. Glorieux et pathétique, on sent d'ailleurs poindre une sérieuse désillusion face au sport de haut niveau, lui que la culture du fric, l'hypocrisie et la stupidité de la plupart des sportifs exaspère au plus haut point.

Drôle, cynique, ironique, balançant au passage en bien ou en mal sur quelques joueurs (Kobe Bryant, Shaq, Steve Nash...) "Can I keep my Jersey" est un témoignage sans concession sur les hauts et les bas de la vie d'un sportif de haut niveau. Un régal.