La Tour noire
de Louis Bayard

critiqué par Nothingman, le 1 août 2012
(Marche-en- Famenne - 44 ans)


La note:  étoiles
Le mystère de la prison du Temple
Dans ce « thriller» historique, Louis Bayard, auteur américain malgré un nom à consonance francophone, évoque l’un des plus grands mystères de Frances. L’enfant emprisonné dans la tour du Temple à Paris durant la Révolution française était-il bien le dauphin, Louis XVII ? Sa mort ne fut jamais prouvée, alimentant bien des légendes.
Ce mystère va servir de point de départ à une enquête que va mener l’ancien bagnard devenu chef de la sûreté, Vidocq, personnage bien réel. En 1818, alors que les Bourbons, par l’entremise de Louis XVIII sont remontés sur le trône , un homme est assassiné dans les rues de Paris. Caché dans ses vêtements on trouve le nom et l’adresse d’Hector Carpentier, un assistant de laboratoire qui ne connait pas la victime.Il est très vite soupçonné. Vidocq va cependant vite se rendre compte que le jeune homme n'y est pour rien, mais que sa famille cache un bien lourd secret. Le chef de la sûreté, aux techniques fort peu conventionnelles doit mettre tous ses talents en œuvre lorsqu'il comprend que l'affaire est liée à la disparition du Dauphin, Louis XVII, officiellement mort en 1795 à l'âge de dix ans à la prison du Temple, construite cinq siècles plus tôt par les Templiers.
Ce roman de Louis Bayard, journaliste au Washington Post et au New-York Times est annoncé comme un thriller, genre qui doit tenir le lecteur en haleine. Or cette enquête policière sur fonds d’histoire tient fort peu ses promesses. Etrange d’ailleurs pour un auteur américain d’écrire une intrigue sur une période aussi ciblée de l’histoire de France.
Cependant, l’auteur se sert du mystère qui entoure la mort du jeune Louis XVII pour évoquer un autre personnage, celui d’Eugène-François Vidocq. En réalité, même si ce n’est pas lui le narrateur, c’est bien lui qui est le héros de cette enquête. Jamais, au fil de ma lecture, je ne me suis identifié aux personnages. Vidocq est décrit comme quelqu’un de vulgaire et truculent. Certes, l’homme était un ancien bagnard qui résolvait souvent ses enquêtes grâce à la pègre, mais je trouve que l’auteur a forcé le trait. Quant au narrateur Hector Parmentier, c’est un personnage un peu falot, toujours dans l’ombre de Vidocq. Difficile de penser que cet improbable duo a pu résoudre l’un des plus grands mystères de l’histoire de France.
Ce roman est sur la fin, il est vrai, assez addictif, mais ne laisse pas non plus un souvenir impérissable.